Avis de Octave : "Avec les bons comptes, on fait les bons Sammies et les dettes de guerre"
Cet ouvrage n’est accessible qu’à un lecteur ayant déjà des connaissances de base sur la Première Guerre mondiale. D’un grand intérêt pour des lycéens, il n’a pas sa place dans un centre de documentation de collège.
Des encadrés permettent de traiter de points précis qui, quoique d’un intérêt secondaire, permettent d’approcher mieux généralement les mentalités, un des aspects de la Grande Guerre ou la façon dont on la racontait sur le moment. Ainsi évoque-t-on page 221 Claire Ferchaud, la jeune habitante des Deux-Sèvres qui fut reçue par le président Poincaré, sur intervention de députés royalistes du Centre-Ouest, afin de lui délivrer le message que Dieu accordera la victoire à la France si l’insigne du Sacré-Cœur était brodé sur les drapeaux tricolores. Six pages plus loin on suit le contenu d’une information dont les aspects enflent par des allers-retours entre journaux de divers pays. Celle-ci concerne les cloches sonnées en Allemagne après la chute d’Anvers ; après cinq étapes de l’Allemagne vers la France, l’Angleterre, l’Italie et de nouveau la France, on arrive à parler de prêtres belges pendus la tête en bas aux cloches d’Anvers pour avoir refusé de sonner les cloches dans la ville belge. On rajoute là une atrocité de plus au compte des armées germaniques.
La Première Guerre mondiale illustrée pour les nuls compte vingt-neuf chapitres répartis en sept parties. Ces parties sont intitulées : 1914, l’été meurtrier ; L’enlisement 1914-1916 ; La guerre totale ; 1917 guerre à la guerre ; La victoire en déchantant ; La partie des dix ; annexes (avec dates et bibliographie). « La partie des dix » propose de se centrer sur un point qui s’illustre en dix exemples, on notera que pour les dix romans sur la Grande Guerre, il est offert une rapide présentation d’un titre sorti en 2003 Les âmes grises et de neuf récits écrits dans l’Entre-deux-guerres. Ces derniers sont Gaspard de Benjamin, Le feu de Barbusse, Les croix de bois de Dorgelès, Orages d’acier de Jünger, Le diable au corps de Radiguet, Force-Bonté de Bakary Diallo (récit d’un ancien tirailleur sénégalais mis en style écrit par Lucie Couturier, Jean Richard Bloch ou un autre, ce qui n’est pas précisé ici), À l’ouest rien de nouveau de E.M. Remarque, L’Adieu aux armes d’Ernest Hemingway, Voyage au bout de la nuit de Céline. Cherchez celui qui a été oublié … Il est à noter que le Livre de poche propose actuellement dans un seul ouvrage, 1914-1918 Français et Allemands dans les tranchées Les plus grands romans, la reproduction de deux titres de Gabriel Chevalier (auteur par ailleurs de Clochemerle) et des romans Les croix de bois, À l’ouest rien de nouveau et Orages d’acier.