Avis de Alexandre : "Émile Thomas correspondant de guerre pour Le Petit Marseillais et Albert Londres pour le Petit Journal"
Il est rappelé la bévue du journal Le Temps en 1870, au sujet des opérations militaires françaises, qui permit aux Allemands de comprendre que les troupes de Mac-Mahon voulaient se porter au secours de celles de Bazaine. L’ouvrage aborde les questions de communication de l’armée française avec la presse et de censure, de façon très complète. Voici quelques clés et faits que nous avons sélectionnés parmi tant d’autres.
La Section d’information du Grand Quartier général donnait à la presse des récits en rapport avec les opérations militaires. Son premier titulaire fut pendant six mois le rédacteur au Temps par ailleurs député de Seine-et-Oise André Tardieu alors lieutenant (il sera président du Conseil bien plus tard) ; il fut remplacé en mars 1915 par son adjoint le capitaine Puaux puis en décembre 1915 par l’officier interprète Pernot lui-même suivi par le capitaine d’Arenberg. Cet organisme fut basé de juin 1917 à mars 1918 au château d’Offémont près de Compiègne, la demeure en son temps de la célèbre marquise empoisonneuse de Brinvilliers (ajouterons-nous personnellement).
C’est à Eugène Tardieu de L’Écho de Paris, en compagnie d’Édouard Helsey du Journal et d’Albert Londres du Petit Journal qu’il arrive une mésaventure qui amène le dernier à traiter de menteur le capitaine G. de Mirepoix. Du coup, le déjà célèbre journaliste Albert Londres se voit priver du titre de correspondant de guerre par la Section d’information du Grand Quartier général et c’est pourquoi il demande à être accrédité aux mêmes fonctions auprès de l’armée anglaise. Il est notable que, sur la quinzaine de correspondants de guerre, on en compte seulement trois pour la presse de province, travaillant en l’occurrence pour La Dépêche, Le Petit Marseillais et La Petite Gironde. Émile Thomas représentant Le Petit Marseillais et Rey couvrant tant pour le titre toulousain que pour le journal national Le Débat (cette information étant à vérifier). Ceci explique mieux pourquoi, pour cette période, on trouve dans les journaux régionaux tant de reprises ou d'allusions à des articles de la presse parisienne. Sur l'expérience de ces journalistes, on lira Sous le brassard vert: douze journalistes dans la Grande Guerre paru chez Arléa en 1916.
Le ministère de la Guerre a en parallèle son propre service d’information. Apparaît la question de différencier aisément ce qui est assimilable à une décision politique (sur laquelle ne doit pas s’exercer la censure) et ce qui relève d’une question militaire (où Anastasie a tous les droits). Cette censure est variable selon les départements, ainsi une information passant dans un journal parisien peut être largement caviardée dans un journal de province et il semblerait, vu l’importance des coupes au Petit Dauphinois, sur un texte repris de la presse nationale, que le censeur à Grenoble était particulièrement sévère. On s’intéressera particulièrement aux pages 59 à 61 qui évoquent la naissance du service cinématographique de l’armée.
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