Avis de Adam Craponne : "La fleur au fusil et le pistolet à eau pour arroser la fleur"
"La fleur au fusil" avait attiré l'attention de Jean Norton Cru:
« Ce sera le très grand mérite de Galtier-Boissière d’avoir raconté cette période en entier, sans tomber dans les pièges que le sujet recèle » (page 9)
Jean-Louis Panné présente ici en plusieurs pages la personnalité de Jean Galtier-Boissière et donne des informations sur "Le crapouillot" pour la période de la Grande Guerre.
"La fleur au fusil" couvre la période du 11 juillet au 15 septembre 1914. Une carte des déplacements successifs de Jean Galtier-Boissière durant le conflit est heureusement présentée ; ces trajets se font dans la moitié nord du département de la Meuse.
En débutant son récit à la mi-juillet, l'auteur permet de pointer à quel point la guerre n'était point attendue. Durant le mois de juillet, il est à Paris lorsqu'il ne fait pas des marches en Seine-et-Marne ou dans la Marne.
Comme beaucoup de Français, il prend très mal le départ des ministres en province :
« 5 septembre
Nous sommes arrivés à Waly (Lorraine) pour coucher. En flânant dans le village, j’aperçois un rassemblement devant une affiche blanche. Je m’approche et, par-dessus les têtes, je lis que « le gouvernement se rend à Bordeaux pour donner une impulsion nouvelle à la défense nationale » (…) Nous sommes tous consternés. Nous savions bien que notre armée battait en retraite, mais nous ignorions que toute la ligne française s’était repliée ! Les Prussiens sont donc aux portes de Paris ! La capitale va être assiégée comme en 1870 ! Quel désastre ! Je suis atterré ! - C’est impossible de les laisser entrer à Paris ! dit un soldat, les poings serrés » (p.208)
Le récit se clôt sur la victoire de la Marne
« Pour la première fois, le beau temps nous permet de jouir de la victoire ; assis sur un banc de pierre, au soleil, sous un arceau de glycines fleuries, je songe, en fumant ma pipe : depuis deux jours nous marchons en avant ; nous refaisons en vainqueurs la route que nous parcourue en vaincus ; l’ennemi se dérobe ; nous reprenons possession ans combat de bois, de plaines, de villages d’où les Prussiens, assurément, ont été chassés pour toujours ! Cette extraordinaire vicroire semble inaugurer une campagne nouvelle, et nos premiers revers ne nous apparaissent plus comme un pénible cauchemar qui déjà s’efface de notre souvenir » (p.268 milieu)
Le dernier texte est postérieur, c'est une explication en une petite dizaine de pages de l'enchaînement qui a conduit à la guerre et des raisons qui faisaient que certains dirigeants de l'Allemagne, de l'Autriche, de la Russie et de la France souhaitaient la guerre. On s'étonnera peut-être l'idée que le gouvernement serbe a poussé à la guerre car il souhaitait voir réaliser rapidement le rêve d'unité des Yougoslaves.
Blessé peu après, il part en convalescence dans le Sud-Ouest et repart sur le front le 6 avril 1915. Dans divers textes réunis sous le chapeau "Mémoires d'un Parisien", il donnera des éléments de ce retour au combat et sur la façon dont il termine la guerre.
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