Avis de Octave : "Max, gros et canon !"
Dans le récit de la Première Guerre mondiale, on a retenu que le 29 mars 1918, jour du vendredi saint, un obus tiré par un canon surnommé la Grosse Bertha par les habitants de la capitale fait effectivement 91 morts en ce dernier début de printemps de guerre. En fait les Allemands parlent de "Pariser Kanonen" à propos de cette pièce d’artillerie, le terme "Grosse Bertha" leur a servi à dénommer d’autres canons utilisés devant Liège et Verdun. Ces tirs eurent des conséquences non négligeables sur la population civile et entraîna en particulier l’envoi à la campagne de nombreux élèves des classes primaires avec leur enseignant.
D’autres villes furent bombardées par l’artillerie allemande, à l’aide de très gros canons à grosse portée, et sans qu’il n’y ait d’objectif militaire prioritaire dans cette attaque. Le Gros Max est un canon de type SK-LK/45, dont les caractéristiques sont :
- Canon de 38 cm
- Portée de 35 km grâce au pointage vertical à 45°
- Longueur estimée du tube de 12 à 13 m
- Poids de l'ensemble de 260 T
- 1 tir possible toutes les 15 mn
- Obus de 1.30 m à 1.60 m de haut avec 13 à 120 kg de charge explosive
Non seulement, fabriqué à une demi-douzaine d’exemplaires, il sévit contre les habitants de Nancy en 1917 et 1918, mais aussi face à Dunkerque, Béthune, Bruay-en-Artois, Amiens, Douaumont, Verdun, Compiègne, Chalons-sur-Marne, Belfort et d’autres villes ou villages de moindre importance.
Pour bombarder la préfecture du Haut-Rhin resté français, un des gros Max fut installé à Zillisheim en forêt de l’Altenberg (au sud de Mulhouse). Les auteurs citent (page 18) tant l’ouvrage de Falkenhayn (sur la période 1914-1916) les Souvenirs de guerre du Kronprinz qui explique qu’il s’agissait de laisser croire que l’offensive vers Verdun n’était destinée qu’à faire diversion et que la principale attaque porterait sur Belfort.
1916-1917 Quand la marine impériale bombardait Nancy : Le centenaire du "Gros Max" explique page 7 l’origine du surnom de ce canon (en rapport avec Maximilian Rogge vice-amiral qui travaillait au secrétariat d’état à la marine), pourquoi on confia à la marine allemande le service de ce type de canons, le choix du site de son emplacement pour bombarder Nancy, les dégâts qu’il causa en Lorraine, les efforts de certains Français de villages occupés pour renseigner sur l’emplacement précis du canon, les actions de l’aviation et l’artillerie françaises, la durée des bombardements sur telle région, les réactions de l’aviation française en représailles sur des villes allemandes …
L’illustration est très variée et occupe le tiers de la surface de l’ouvrage. La recherche iconographique est d’une très grande qualité.
coup de coeur !Pour connaisseurs Beaucoup d'illustrations