Avis de Adam Craponne : "Foch signe l’Armistice mais un peu plus de six mois après entre en guerre contre Clemenceau à qui il doit tout"
L’ouvrage avait connu une première parution en 2008. Dans sa nouvelle préface, l’auteur nous annonce clairement qu’il ne tombera dans une hagiographie, contrairement à d’autres, évoquant son personnage en ces termes :
« Un professeur de l’École de guerre prenant la tête d’un corps d’armée en 1914, sans jamais avoir combattu, commettant de tragiques erreurs pendant trois ans, voué donc à croupir dans les oubliettes de l’histoire » (page 9).
Il ajoute toutefois que
« Éloigné des champs de bataille où il n’avait guère brillé, il s’est révélé un fédérateur d’énergie sans pareil, salutaire, inlassable » (page 10).
Jean-Christophe Notin avait travaillé sur des archives jamais consultées auparavant comme pour la France la correspondance de Foch avec son épouse et pour l’étranger les archives de Haig et Pershing. Foch est l’aîné de cinq ans de Philippe Pétain. Imprégné toute sa vie par l’éducation catholique qu’il a reçue tant par sa famille que dans les écoles de jésuites, Foch fait Polytechnique et entame en 1874, à vingt-trois ans, sa carrière militaire.
Il est partisan de la doctrine de l’attaque, celle qu’un autre général Lanrezac qualifiait d’"attaquons, attaquons, comme la lune", il n’a pas mesuré les avancées matérielles et stratégiques qu’ont apportées la Guerre de Sécession et la Guerre russo-japonaise. Georges Clemenceau nomme Foch à la direction de l’École supérieure de guerre en 1907.
Au début de la Grande Guerre, il est commandant du 20e corps d’armée, et lui revient une part de responsabilité dans les graves conséquences de l’offensive française en Lorraine. Il s’illustre lors de la première bataille de la Marne, si bien que Joffre en fait son adjoint mais il se sépare de lui en 1916 après des échecs dans la Somme et en Artois qu’il lui impute. Fin 1917, Clemenceau revient au pouvoir et l’année suivante le général Foch arrive au premier plan jusqu’à devenir général en chef des armées alliées en France. Sa vision des choses a changé, il n’est plus partisan de l’offensive à outrance mais n’entend pas rester autant sur la défensive ; il réfléchit à la façon dont il peut s’appuyer sur les troupes et le matériel américains.
Partisan de l’Armistice, si les Allemands acceptent les conditions qui leur sont faite, qu’on leur demande, Foch se fâchera avec Clémenceau au sujet du devenir de la Rhénanie ; comme Poincaré, il rêve pour cette région allemande d’un état-tampon en majorité catholique sur lequel la France établirait une sorte de protectorat.
Pour connaisseurs Aucune illustration
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