Il y a

L'ouvrage reprend un seul et unique poème d'Apollinaire. Ce dernier écrit sur le front est adressé à Madeleine Pagès, une jeune femme avec qui il avait songé à se marier. Cette dernière, rencontrée en métropole, était orpheline de père. Elle travaillait alors comme surveillante dans un lycée d'Algérie et ceci aura pour conséquence un voyage de l'autre côté de la Méditerranée du poète. Dans l'Entre-deux-guerres, elle exercera comme institutrice dans des lycées de métropole mais ne reviendra jamais à La Roche-sur-Yon où elle était née, suite à une nomination de son père comme professeur au lycée de La Roche-sur-Yon. Sans livrer la connaissance quasi encyclopédique que nous avons personnellement de cette femme, on aurait pu le présenter un minimum.

Le contenu du poème a une structure très simple, comme on pourra s'en servir de modèle en classe pour inciter les élèves à évoquer un autre conflit ( Guerre de cent ans, guerres napoléoniennes, Seconde Guerre mondiale...). « Il y a un vaisseau qui a emporté ma bien-aimée Il y a dans le ciel six saucisses et la nuit venant on dirait des asticots dont naîtraient les étoiles Il y a un sous-marin ennemi qui en voulait à mon amour Il y a mille petits sapins brisés par les éclats d'obus autour de moi Il y a un fantassin qui passe aveuglé par les gaz asphyxiants Il y a que nous avons tout haché dans les boyaux de Nietzsche de Gœthe et de Cologne Il y a que je languis après une lettre qui tarde Il y a dans mon porte-cartes plusieurs photos de mon amour ». L'illustration renvoie quelque peu au style de Gauguin. Elle est très suggestive; elle ne se contente pas de coller au texte, elle l'interprète.