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Articles et discours de guerre de Georges Clemenceau

Articles et discours de guerre de Georges Clemenceau
Pierre de Taillac / Ministère de la Défense352 pages
1 critique de lecteur

Avis de Octave : "Les ennemis de Georges"

Dans l’introduction, Jean-Jacques Becker rappelle que Georges Clemenceau arrive à la Présidence du conseil (rôle de Premier ministre) en 1917 alors qu’il a 76 ans. Il replace également son personnage en tant que journaliste, auteur d’environ 4 500 articles, le dernier paraissant le 18 novembre 1917, le lendemain où Raymond Poincaré lui a confié la tâche de former un gouvernement. Enfin Jean-Jacques Becker approche le Georges Clemenceau orateur, un texte daté de 1968 sous la plume de Georges Wormser intitulé Clemenceau maître de la harangue complète ce sujet.

Le lecteur appréciera fort les belles illustrations variées avec en particulier des photographies du sénateur ou Président du conseil sur le front et des caricatures de Clemenceau souvent assez irrévérencieuses. Les auteurs de ces dessins n’étant pas toujours signalés, nous donnons le nom de pratiquement tous ceux ici présents dans l’ouvrage (pour une moitié leur identification nous est propre) : Tap (Émile Tapissier), Gassier, Jacques Nam, Marcel Noblet, Lucien Metivet, Louis Sabattier (Doës), Depaquit, Nardeau, Victor Goursat (frère de Sem), Sem, Léandre, Noël Dorville, Raoul Guérin, Albert Guillaume.

Le choix des textes débute avec l’année 1913, ce qui permet de voir qu’à cette date notre personnage ne croit pas à la vertu miracle du prolongement du service militaire de deux à trois ans qu’il qualifie à la fois d’énorme surcharge et de faible intérêt militaire. En revanche il demande une rénovation de l’esprit dans lequel les armées françaises envisagent les combats, comme on peut le lire à travers le contenu de son discours du 13 juillet 1914 au Sénat ; il pointe là les insuffisances en artillerie lourde, soutenant les propos du sénateur Charles Humbert, rapporteur d’un projet de loi.

On savourera par ailleurs le texte baptisé par allusion à l’histoire grecque Les Trente dans L’Homme enchaîné du 14 septembre 1917, donc à peine deux mois avant que le Président de la République n’appelle Clemenceau au pouvoir. G. Clemenceau y écrit qu’en matière de désignation de ministres, le chef de gouvernement d’alors Painlevé, et le Président Poincaré, « au lieu de chercher l’homme pour une fonction objectivement déterminée, on fabrique de pièces et de morceaux, la fonction pour le fonctionnaire ». Les lecteurs de l’est de la France et de la Picardie apprécieront de trouver les discours prononcés par G. Clemenceau à l’été 1919 à Verdun, Amiens et dans les Ardennes. Les piques à l’encontre des socialistes sont constantes, telles que « Le grand avantage des partis, surtout quand ils se disent unifiés, c’est qu’à l’exemple de toutes les chapelles, ils dispensent un homme de penser ». Toutefois Gilles Candar a pu montrer dans Les socialistes contre Clemenceau tout contre (contribution de l’ouvrage Les socialistes dans l’Europe en guerre : réseaux, parcours, expériences 1914-1918), combien les majoritaires de la SFIO surent apporter leur soutien au président du conseil durant la dernière année de guerre ; le refus de participation ministérielle ayant été contourné par le fait que G. Clemenceau a l’habileté de nommer trois socialistes à des postes de commissaires de gouvernement (Compère-Morel à l’agriculture, Diagne au recrutement indigène et Buisson à la marine marchande). L’essentiel de l’ouvrage se clôt par le discours de Clemenceau lors de la discussion du Traité de paix avec l’Allemagne au cours de la séance du 25 septembre 1919. Dans ce discours G. Clemenceau relativise fortement l’intérêt d’avoir une frontière avec la République de Weimar qui suit le cours du Rhin comme le réclamaient certains parlementaires de droite, avec l’appui de Foch et Poincaré. Si au Sénat il y a unanimité pour l’approbation du contenu du Traité de Versailles, en revanche à la Chambre des députés, la quasi-totalité de la petite centaine d’élus socialistes votent contre ou s’abstiennent comme des personnalités radicales ou modérés telles que Franklin-Bouillon, André Maginot, Louis Marin et Jean Ybarnegaray.

Si une chronologie de l’ensemble de la vie du futur Tigre est bien appréciée, on aurait apprécié une table des matières, même si la présentation des textes se faisant dans l’ordre de leur parution de 1913 à 1919 aide à retrouver un document. Les notes de Jean-Jacques Becker permettent une lecture plus pertinente des écrits présents, on se félicite que les noms de parlementaires ou d’acteurs de la période bénéficient d’explications sur le rôle de ceux à qui ils appartiennent.

Octave

Note globale :

Par - 464 avis déposés - lecteur régulier

332 critiques
02/12/15
Une lettre, signée par Georges Clemenceau, pour son élection en tant qu'associé de l’Académie royale de Belgique.

http://www.academieroyale.be/mailingDetail/NI4fgfrzrFpr42143zJHC2Q2248954z2RhFd2249025z222qR1729zlmb2t
332 critiques
28/08/16
Clemenceau au Sénat le 20 novembre 1917:
Ces Français que nous fûmes contraints de jeter dans la bataille, ils ont des droits sur nous. Ils veulent qu'aucune de nos pensées ne se détourne d'eux , qu'aucun de nos actes ne leur soit étranger. Nous leur devons tout, sans aucune réserve. Tout pour la France saignante dans sa gloire, tout pour l'apothéose du Droit triomphant.
Titre du livre de Nicolas en 2016:
Tout pour la France
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