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La bataille de la Marne 25 août – 11 septembre 1914

La bataille de la Marne 25 août  – 11 septembre 1914
Laville éditions145 pages
1 critique de lecteur

Avis de Octave : "Des taxis de la Marne et des poilus qui marnent"

Cet ouvrage est paru en 1920 sous le titre « Mémoires du général Gallieni : défense de Paris, 25 août-11 septembre 1914″. Au XXIe siècle le changement de titre se justifiait pour pouvoir toucher un plus large public. L’objectif de cette Première bataille de la Marne était bien de défendre Paris, aussi il n’y a pas à s’offusquer de cette modification. Le général n’en était pas à son premier livre et on lui devait déjà des comptes-rendus de ces campagnes coloniales. Cet ouvrage est posthume puisque l’auteur est décédé en 1916 à l’âge de 77 ans.

C’est un témoin direct, gouverneur militaire de la ville de Paris, et ce n’est pas dans cet ouvrage que l’on en apprendra beaucoup sur l’état moral des Parisiens en ces jours. La chose est expédiée, de façon adroite, en ménageant la chèvre et le chou, à la page 110 : « Quant à la population parisienne, elle continuait à avoir une excellent attitude. Je parle, bien entendu, ce celle qui attendait à Paris les évènements avec confiance et non de la foule qui, impressionnée par les nouvelles des jours derniers et par le bruit du canon, qu’on entendait de la banlieue, assiégeait les gares et les portes de la ville pour gagner la province ».

Là où on attend Gallieni c’est évidemment sur les taxis de la Marne, il en parle entre les pages 111 et 117, n’y accordant qu’une importance secondaire mais déjà il pressent que les Parisiens allaient garder en mémoire cet épisode la Bataille de la Marne. L’ouvrage met bien plus en avant les habiletés manœuvrières de l’armée française que les erreurs tactiques des généraux ennemis. Or cette bataille fut plus perdue que gagnée, entendons par là que Gallieni et d’autres surent voir et exploiter les erreurs de l’adversaire. Von Moltke, est incontestablement un des principaux responsables du déclenchement de la Première Guerre mondiale, par ses conseils au près de Guillaume II au moment de la crise consécutive à l’attentat de Sarajevo. Il est aussi un des principaux responsables de la défaite de l’Allemagne en 1918, bien qu’il soit mort en 1916. Il commet trois fautes : celle de couvrir les exactions allemandes à l’encontre des civils en Belgique et dans le nord de la France dont les boucliers humains composés de civils (ce qui va irrémédiablement ternir l’image de l’Allemagne auprès de la très grande majorité des populations des pays neutres), celle de ne pas savoir tenir ses généraux (qui jouent une carte personnelle et désorganisent ainsi les opérations inspirées du plan Schlieffen) et enfin d’avoir dégarni de 80 000 hommes le front ouest pour les envoyer sur le front est (justement le 25 août). C’est le lendemain, le 26 août, que le général Gallieni prend ses fonctions de gouverneur militaire de Paris.

Cet ouvrage permet d’approcher l’opinion que s’est faite l’auteur sur le moment de la situation et de certains généraux et hommes politiques français. On a par ailleurs la surprise de découvrir des personnages connus dans d’autres domaines comme l’historien et auteur de littérature de jeunesse André Lichtenberger (page 95). Ce dernier est d’ailleurs un collaborateur de Paul Doumer (et non de Gallieni) ; début septembre P. Doumer prend en charge le domaine civil (surveillance des étrangers et des suspects d’espionnage, ravitaillement …) des responsabilités d’un gouverneur de Paris.

Un très bon point : il y a une carte très lisible à la page 28 qui permet de voir l’évolution du front entre le 22 août et le 5 septembre en situant Lens, Dinant et Charleroi au nord ainsi que Paris, Vitry-le-François et Saint-Mihiel au sud. Une carte des opérations entre les 9 et 12 septembre 1914, qui voient la retraite des armées allemandes, est offerte à la page 100. Une dernière carte montre la situation au 13 septembre où entre Soissons le front se stabilise pour de longs mois. Parmi les documents iconographiques la fameuse affiche du 3 septembre indiquant que les membres du gouvernement viennent de quitter Paris et diverses photographies (Gallieni, Péguy mort le 5 septembre, les taxis parisiens, des charges à la baïonnette …).

Le témoignage étant donné brut sans présentation, ni note, l’ouvrage gagne à être abordé après avoir lu la page de wikipédia sur la Bataille de la Marne et les Taxis de la Marne si on a besoin de réviser ses connaissances.

Octave

Note globale :

Par - 464 avis déposés - lecteur régulier

464 critiques
12/12/15
464 critiques
03/11/18
Le Musée de Mondement est dédié, en priorité mais pas seulement, à la Première bataille de la Marne.
https://mondement1914.asso.fr/le-musee
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