Avis de Alexandre : "Et Juliette n’était pas encore née, Aragon n'était pas un minet, Hortense était déjà bien benêt"
Tout d’abord signalons l’heureuse initiative de présenter, regroupés par famille, les protagonistes du récit des tomes 1 et 2. Le dernier volume ouvre sur quelque chose d’intéressant à savoir le travail au four de la boulangerie du village de Micheline Malandin (amoureuse de Marcel Larcher) et de son jeune frère Bernard (âgé d’environ dix ans) ; ceci rappelle la place des enfants dans la production durant la Première Guerre mondiale. Déjà à la page 44 du premier volume, on avait vu Bernard confectionner la pâte à pain. Dans ce troisième ouvrage le père Malandin revient du front, mais c’est une gueule cassée ; le rejet dont il est l’objet de la part des villageois est un peu exagéré surtout quand on connaît les pénuries de pain. En effet ayant repris son métier de boulanger, il verrait ses clients aller se fournir chez son concurrent du village voisin.
Si les fonctionnaires et assimilés en poste en 1940 sont absents (c’est le cas par exemple de Suzanne Richard, Jules Bériot, Henri de Kervern et Jean Marchetti) à l’exception de Judith Morhange par contre sont créés des personnages absents de la série télévisuelle comme la famille Henry (où le père Larcher avait trouvé une maîtresse) et la famille Girodet dont fait partie le maire de l’époque (par ailleurs principal épicier du village). Le fils de ce dernier joue un rôle non négligeable dans ce tome ; ceci permet d’aborder le sujet de la désertion. La liaison que le père de Marcel et Daniel a entretenue avec Évelyne Henry passe au second plan pour rebondir dans les dernières pages et le lecteur devine que le père Larcher va devoir en gérer les conséquences en manœuvrant dangereusement durant l’année 1917.
Raymond Schwartz travaille toujours à la scierie de son futur beau-père ; il avait surpris, dans un tome précédent, la mère de Jeanine dans les bras du père de Lorrain Germain. Raymond Schwartz en 1916 aurait déjà dû être parti sur le front, il semblerait que son beau-père lui épargne d’être sous les drapeaux. On a une très belle vignette sur l’église de ce village jurassien, toutefois on est déçu de ne pas la trouver dans l’aspect franc-comtois typique. Ce style se caractérise par clocher-porche comtois et son dôme à l’impériale, ce genre est dérivé des coupoles de la Renaissance italienne. Rappelons que d’après la série télévisée, l’action est censée se passer dans une sous-préfecture imaginaire du département du Jura, espace où on compte 124 églises au clocher comtois. On aurait aimé un Marchetti placé dans une ferme des alentours de la commune, comme c'était très souvent le cas pour les enfants de l'Asssistance publique.
Pour tous publics Beaucoup d'illustrations
http://www.ouest-france.fr/medias/television/series/un-village-francais-les-secrets-du-tournage-des-derniers-episodes-5160630