Avis de Octave : "Le vocabulaire français s’est enrichi à l’occasion de nombreux conflits et largement durant la Première Guerre mondiale"
Albert Dauzat avait proposé dans l’Entre-deux-guerres L’Argot de la guerre et Maurice Tournier livrait en 2013, chez L’Harmattan, Des noms et des gens en guerre, volume 1 De la Grande guerre au Front populaire.
L’esprit jusqu’au-boutiste, évoqué dans le roman Gusse de François Barberousse, trouve ici une illustration par un texte de Gustave Hervé (qui revendiquait ce qualificatif pour lui-même). C’est un des termes qui, apparu durant la Grande Guerre, se maintint au-delà. Ce ne fut pas le cas de tous et le sens particulier que prit "embusqué" ne perdura pas plus que "musicien" pour désigner les haricots blancs.
En passant dans l’argot des poilus des mots gagnèrent en popularité dans le langage populaire comme "gaspard" pour les rats, "barraca" (ou "barraka"), "artiflot" désignant un artilleur ou "péquenot" mais on en trouvait déjà trace à la Belle Époque. Ce ne sont donc pas ces termes que l’on trouvera a priori ici quoique "kaki", "zigouiller" ou "bousiller" soient présents.
En plus ou moins quatre pages, on relève des mots dont l’apparition est intimement liée au premier conflit mondial à l’exemple de D.C.A., défaitiste, ersatz, bourrage de crâne, dakin (liquide antiseptique) , gnôle, javelliser, camouflage, union sacrée, activiste. Une citation introduit le terme, elle est la plupart du temps tirée d’un journal d’époque, d’une correspondance ou d’un roman écrit par un poilu (comme Genevoix, Barbusse, Dorgelès, Gabriel Chevalier et Georges Duhamel). Notons que l’on a parfois une phrase tirée d’un article de périodique avec un auteur de livres (comme Léon Daudet ou Jean Galtier-Boissière) qui se fait donc ici journaliste.
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