Avis de Alexandre : "Dans sa tête Apollinaire a trois femmes, la première est sa mère, la deuxième est une chimère et la troisième se pâme. Ah! Ah! Ah! mais vraiment, Apollinaire n’est pas un bon enfant."
Raymond Jean, mort en 2012 (comme on aurait aimé le voir préciser) assure la préface et à cet ancien professeur de lettres de l’université d’Aix-en-Provence, on doit La poétique du désir, un ouvrage sorti en 1974 où il évoque l’érotique de l'écriture de Guillaume Apollinaire.
Voici ce qu’il dit de l’œuvre :
« Après avoir évoqué dans une première partie les images obsédantes et violentes de l’enfance de l’écrivain et toutes les angoisses qui en découlaient, elle a abordé très résolument dans une deuxième partie le thème du sadisme, moins, si je puis dire, sous l’égide du Marquis de Sade que dans la perspective mémorielle de nombreux fantasmes qui traversent des oeuvres comme Les onze mille verges ou les Lettres à Lou. Le troisième chapitre traite du masochisme, mais une fois encore, à propos de Lou notamment, comme émanant de curieux fantasmes intimes d’où fables et fleurs ne sont pas absentes. On revient au poète qui est toujours là, même dans la provocation ou le fétichisme. La quatrième partie nous ramène aux sources des deux fantasmes dominants à travers une lecture des lettres à Madeleine, cette jeune fille – Madeleine Pagès – rencontrée le premier jour de 1915 dans un train pour Nice, où se trouvait Lou ».
Privé d’amour dans son enfance, Guillaume Apollinaire a de plus souffert de voir sa mère aller d’un amant à l’autre. Ce à quoi s’ajoutaient chez sa mère Mme de Kostrowitzky un goût forcené pour la boisson et le jeu. L’on sait qu’il ignora tout de son père, qui fut bien ultérieurement identifié comme Francesco d'Aspermont un officier italien.
Engagé pour enseigner le français à une jeune aristocrate, la vicomtesse Gabrielle de Milhau. d'origine allemande, Guillaume Apollinaire part pour la Rhénanie en 1900 et connaît son premier amour avec une jeune gouvernante anglaise Annie Playden. Toutefois cette dernière ne semble pas avoir répondu à sa flamme. Cela lui inspire lui inspire La Chanson du Mal-Aimé:
« Adieu faux amour confondu
Avec la femme qui s'éloigne
Avec celle que j'ai perdue
L'année dernière en Allemagne
Et que je ne reverrai plus ».
Elena Fernández fait le lien entre le contenu des œuvres de notre poète et en particulier son roman érotique Les onze mille vierges et les évolutions de sa relation avec les deux femmes qui inspirèrent le plus son œuvre et qui comptèrent le plus dans son cœur. Ce sont Geneviève-Marguerite-Marie-Louise de Pillot de Coligny-Châtillon née le 30 juillet 1881 à Vesoul (quelque peu présentée autour de la page 90) et Madeleine Pagès dont l’auteure ne nous dit rien de ses origines, ce qui est fort regrettable. En effet cela n’aurait pas été sans intérêt, d’autant que ce qu’en dit wikipédia est partiellement faux. En effet à l’époque (début 1915) où Guillaume Apollinaire la rencontre elle est en fait surveillante au lycée de fille d'Oran, orpheline d’un père qui après avoir été professeur de philosophie (en particulier à La Roche-sur-Yon où elle est née en 1892) fut inspecteur d’académie pour un des départements d’Algérie (son oncle paternel connaît le même parcours). Elle ne sera d’ailleurs professeur de lettres mais en métropole elle deviendra maîtresse en cours élémentaire dans des lycées (Marseille, Saint-Cloud et Nice). Elena Fernández nous dit qu’Apollinaire traverse la Méditerranée fin décembre 1915 pour passer 15 jours à Oran auprès de la famille de Madeleine. De retour sur le front, Apollinaire est blessé par un éclat d'obus le 17 mars 1916. D’après notre auteure :
« Par la grâce de sa blessure, par la grâce aussi de la mort de ses camarades, a lieu le sacrifice, l’épanchement de sang qu’il avait si souvent imaginé. Guillaume alors, purifié, sait que tout lui sera pardonné, tout, y compris abandonner Madeleine ». (page 434)
Elena Fernández ne le précise pas mais le poète épouse la Vosgienne Jacqueline Kolb (la « jolie rousse » d’un poème) en mai 1918 mais il décède le 9 novembre 1918. Il n’est pas nécessaire de connaître l’œuvre d’Apollinaire pour suivre les affirmations de l’auteure, toutefois il est bon de connaître l’essentiel de sa biographie pour mieux rentrer dans les raisonnements proposés. Les fins connaisseurs d’Apollinaire ne suivront pas toujours les hypothèses avancées, comme cette affirmation à la page 418 qu’Apollinaire et Madeleine Pagès avaient eu des relations sexuelles à Oran à la fin 1915. Par ailleurs une photographie des trois femmes largement évoquées n’aurait pas été un luxe. On sait qu’existent le Musée Guillaume Apollinaire à Stavelot en Belgique et une revue Apollinaire, on attend les réactions de leurs animateurs face à ce livre.
Pour connaisseurs
et « Sergent Maginot » par le jury présidé par M. Jean-Pierre RIOUX
Projection du documentaire coproduit avec l’ECPAD « Verdun, ils ne passeront pas » de M. Serge de SAMPIGNY
Conférence « La censure en France pendant la
Grande Guerre » par M. Olivier FORCADE
(Réformé Guillaume Apollinaire travailla pour la censure)
samedi 12 novembre 13e SALON DU LIVRE D'HISTOIRE DE VERDUN
https://www.rouillac.com/fr/news-1218-un_amour_dapollinaire?p=27##