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La Cour des comptes dans la guerre de 14-18

La Cour des comptes dans la guerre de 14-18
La documentation française310 pages
1 critique de lecteur

Avis de Alexandre : "Le montant versé des réparations a au moins laissé du temps à la Cour des comptes pour se réformer dans l’Entre-deux-guerres"

Napoléon Bonaparte crée en 1807 la Cour des comptes, un organisme chargé du contrôle des comptes publics. La Cour des comptes occupait le Palais d’Orsay jusqu’à l’incendie ce dernier en 1871, après avoir siégé provisoirement au Palais Royal, elle rejoint en 1912 rue Cambon des bâtiments qui lui étaient destinés et qui ont été construits entre 1898 et 1911.

"La Cour des comptes dans la guerre de 14-18" s’attache à la fois à l’histoire de cette institution pendant la Première Guerre mondiale et au devenir durant cette période (puis dans les Années folles) des membres de cette institution ainsi que du personnel administratif présent à leur côté (commis, concierge, bibliothécaire…). Si la moitié des magistrats qui siègent là en 1914 restent en place, l’autre moitié est mobilisée. L’affectation dominante est la trésorerie aux armées, les autres sont employés comme cadre dans le servie postal aux armées. Les années 1915,1916, 1917 et 1917 ont vu aux deux milliards et demi de correspondance s’ajouter trois milliards de lettres supplémentaires.

Évidemment moins exposés, les magistrats mobilisés comptent toutefois un mort pour la France. Il s’agit d’Edmond Bouchié de Belle payeur dans l’armée d’Orient qui meurt fin 1918 qui meurt à Üsküb (nom truc pour Skopje, ville devenue la capitale de la république de Macédoine) ; la ville avait été prise le 29 septembre 1918. Edmond Bouchié de Belle décède du fait d’une maladie. En 1922 paraîtra un ouvrage posthume de lui  "La Macédoine et la Macédoniens". La Cour des comptes a aussi son héros en la personne de Robert Angliviel qui fait prisonnier le 20 août 1914 à la frontière lorraine tente de s’évader de son camp de prisonniers situé au Wurtemberg.

L’ouvrage montre au ralenti le fonctionnement de l’institution pendant la guerre ; si les comptes des collectivités locales sont bien vérifiés par contre pour divers raisons bien expliqués les dépenses de l’état s’avèrent incontrôlables et le Parlement reprenant de l’influence à partir de 1916 entend instrumentaliser la Cour des comptes pour mettre en accusation les ministres. Au regard de situations nouvelles, des projets de réforme apparaissent, ils ne se concrétiseront et seulement en partie que dans les années 1930.

On apprécie l’index des noms propres, ce qui permet par exemple de retrouver la page où il est question du ministre des finances du gouvernement Clemenceau, à savoir Louis-Lucien Klotz. Chargé de négocier les réparations de guerre, déclare que si l’Allemagne paiera un jour ou l’autre les réparations de guerre, en attendant la France règle elle-même les frais de reconstruction. C’est à contresens qu’on lui attribue l’idée d’avoir trouvé une solution toute simple au problème de la dette française avec la formule : "L'Allemagne paiera". Il s'agissait là du slogan de nombre d'élus de la Chambre bleue horizon qui commencent à sièger au moment où Klotz va quitter ses fonctions (du fait de la démission de Clemenceau). Louis-Lucien Klotz pase d'ailleurs de reste de sa carrière parlementaire à crier que l'Allemane ne paie pas et finit lui-même par faire des chèques sans provision (donc à ne pas payer) après s'être ruiné en bourse. Une très riche iconographie  est présente. Il est à noter que le "Rapport public annuel de la Cour des comptes" est publié par  La documentation française qui est l’éditeur de cet ouvrage.

Pour connaisseurs Beaucoup d'illustrations

Alexandre

Note globale :

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