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La dernière croix

La dernière croix
Pôle nord éditions372 pages
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Avis de Adam Craponne : "Et la veuve du soldat inconnu britannique où est-elle enterrée ?"

L’ouvrage pose la question de l’idée du soldat inconnu britannique et nous révèle que le 11 novembre 1920 fut à la fois le jour où un soldat inconnu français fut placé sous l’Arc de triomphe et le jour où un soldat du Royaume-Uni a été inhumé dans l’abbaye de Westminster au côté des dépouilles des souverains britanniques. En fait l’idée germa des deux côtés de la Manche en 1916 dans l’esprit d’un aumônier britannique anglican David Railton d’un côté et dans celui de François Simon, le président de la section locale du Souvenir français de Rennes. Alors que l’histoire officielle dit que réunis dans une commune du Pas-de-Calais, les cinq autre soldats sélectionnés ont été réinhumés, le récit pose la question la question du devenir de ces nominés. « (Celui qui a été choisi) repose avec ses illustres ancêtres, quant aux autres, le glaive de la justice divine veille sur eux ! » Qui sont-donc ces " ils" évoqués à la page 365-366 : « Ils ont été enterrés dans une fosse commune non loin du camp ayant servi pour le pseudo choix. Puis les hommes ont flanqué cet immense monument sur leur corps afin que personne ne les trouve ». Une fois de plus, ce récit interroge sur l’identité réelle du soldat inconnu britannique (pages 356-357), récemment la BD "L’Homme de l’année 1917" (de Duval, Pécau et Mr Fab) n’avait pas manqué de le faire pour le soldat inconnu français et avait développé la vie d’une personnalité précise (ce qui n’est pas le cas avec "La dernière croix").

Toutefois le récit est complexe car il apparaît que certains voudraient troubler cet hommage britannique aux morts de 1914-1918. De plus l’ombre d’un ancien grenadier des tranchées, le mot désignait en effet ceux qui allaient nuitamment se faufiler dans les trachées ennemis ; côté allemand, on parlait de membre des corps francs. Il est à noter qu’on est face à une double-enquête, celle historique du XXIe siècle pour approcher les tenants et les aboutissements du choix anglais d’un soldat inconnu et celle policière en 1920 qui tache d’éviter meurtre et attentat plus ou moins en lien avec l’évènement cité. Beaucoup de détails authentiques, comme cette présence de travailleurs chinois qui démontent les installations anglaises (page 37) pour l’après-guerre et un appui déclaré sur un ouvrage écrit par un poilu d’Ille-et-Vilaine Ambroise Harel (un agriculteur de Langon, bourg de 2 000 habitants à la Belle Époque) qui servait au 243e RI, le régiment d’un ancêtre de l’auteur qui périt à Verdun en 1916.

On en est au septième volume de cette collection de roman policier, avec des scénarios qui tournent autour d’une commune de Picardie, du Nord ou du Pas-de-Calais qui paie tragiquement, en général plusieurs mois ou plusieurs années après la fin de la Première Guerre mondiale, les conséquences de ce conflit. La figure du grenadier accessoirement nettoyeur des tranchées, connu littérairement depuis la figure du capitaine Conan, sorte de Gilles de Rais (à la fois par le plaisir sanguinaire qu’il ressent et par son côté intouchable dans les exactions qu’il se permet à la marge) était déjà présente dans "Les rois de rien" de Pierre Saha. "Dans l'œil du cyclope" était déjà centré sur les troupes britanniques et plus particulièrement autour de la mutinerie qui agite le camp des Tommy à Étaples-sur-mer en septembre 1917.

Les travailleurs chinois, dont le nombre atteint 140 000 sur le sol français (les deux tiers chez les Anglais et les autres avec les Français) jouent un rôle capital dans l’action en baie de Somme du "Planqué des huttes". Les services secrets allemands étaient déjà présents à la Belle Époque à Robecq dans les environs de Béthune avec un impact au moment des dernières offensives allemandes de 1918. Avec "La grande séparation" au début du XXIe siècle on retrouve le cadavre de deux civils morts mystérieusement à Roubaix lors d’un bombardement allié sur cette ville occupée par les Allemands du 25 août 1914 au 17 octobre 1918.

Pour tous publics Aucune illustration

Adam Craponne

Note globale :

Par - 751 avis déposés - lecteur régulier

406 critiques
18/10/16
Concert exceptionnel dans l’église de Querrieu le jeudi 3 novembre 2016 à 20h30 « Fleurs de Guerre » Trois compositeurs oubliés de la Grande Guerre

Prix d’entrée : 10€00 (billetterie sur place)
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