Avis de Xirong : "La Première Guerre mondiale dans le centre du continent africain"
La Première Guerre mondiale ne vit que le continent américain épargné et cet album "Madame Livingstone" nous rappelle que les puissances coloniales en Afrique se battirent essentiellement par indigènes interposés. Le lac Tanganyika servait alors de frontière entre la colonie allemande éponyme et le Congo belge et y naviguait depuis janvier 1915 le cuirassé allemand de Graf von Götzen. En effet arrivé en pièces détachées à Dar-er-Salam début 1914, il avait été transporté puis remonté sur le lac Tanganyika. Des pages documentaires très intéressantes nous en disent plus sur ce qu’il devint après la fin des hostilités et sur d’autres sujets en rapport avec le récit.
Le pilote belge Gaston Mercier est envoyé au Congo belge afin de trouver le moyen de couler ce bateau ; il est vrai que la résistance allemande menée par Paul von Lettow Vorbeck fut très forte particulièrement dans l’ouest de la colonie (mais aussi au sud où si besoin elle passait ponctuellement au Mozambique) et l’on sait que devenue guérilla, elle ne rendit les armes qu’après le 11 novembre 1918.
En 1866, Livingstone décide d’une seconde expédition pour finir d’explorer les abords du lac Tanganyika et trouver les sources du Nil. Livingstone, malade et abandonné par ses porteurs, se retire à Ujiji, sur les bords du lac Tanganyika. L’explorateur Stanley le retrouve finalement le 28 octobre 1871 alors qu’il a passé plusieurs années complètement coupé du monde occidental. David Livingstone refusa de rentrer en Angleterre car toujours voulant continuer sa recherche des sources du Nil ; il mourut le premier mai 1873 de dysenterie sur les bords du lac Bangwelo dans la future Rhodésie (puis Zambie) et non loin du Katanga.
Gaston Mercier rencontre un métis qui se prétend fils naturel de David Livingstone qui, du passage chez les troupes écossaises d’Uganda, a hérité d’un kilt. D’où son surnom de "Madame Livingstone". Ensemble ils vont agir pour détruire le cuirassé.
Barly Baruti, né au Zaïre, connaît parfaitement les paysages de l’action et dramatise bien avec des couleurs directes et un trait sûr une action où il fait percer une certaine incompréhension entre indigènes et Européens.
Pour tous publics Beaucoup d'illustrations