Avis de Zaynab : "Il était à Verdun"
Nous avons déjà loué les qualités de Catherine Cuenca en matière de roman historique pour la jeunesse ; ce n’est pas d’autre part le premier titre où elle choisit de situer l’action au moment de la Première Guerre mondiale. Dans la collection "10 jours pour changer le monde" aux éditions Oskar, Catherine Cuenca les dix jours qui précèdent la victoire française de Verdun. En effet le 19 décembre 1916 est considéré comme la date de la fin de ces combats démarrés le 21 février de la même année. Le 18 décembre les Français ont repris la ferme des Chambrettes et la plupart des positions perdues en février sont récupérées par les Français, mais en fait le 2 novembre le fort de Vaux avait été évacué par les Allemands.
On suit les actions d’un jeune orphelin Benoît même si le narrateur est omniscient. L’adolescent (avant la lettre) est devenu infirmier et il nous évoque la souffrance des zouaves qui l’ont recueilli. Il va rencontrer un jeune Allemand Max, âgé de treize ans comme lui, venu de sa Sarre natale pour combattre afin de venger son père et son frère morts sur le front. L’auteure propose deux fins différentes pour le 18 décembre 1918 couplé avec le 18 décembre 1926 ; elle imagine dans un cas que l’Allemagne a gagné la bataille de Verdun et évoque les conséquences de cela.
afin d'avoir une plus grande vue d'ensemble, tant du côté français qu'allemand. Les hommes sont autant épuisés d'un côté que de l'autre, souffrent du froid, de la faim, de la mort de leurs camarades. Ils sont à bout de forces et pourtant, on leur demande encore de sortir des tranchées pour combattre, même si l'artillerie n'a préparé leur attaque en amont. Devenu infirmier, Benoît tremble pour ses amis qui sont sous le feu nourri des Allemands. Et puis, il y a cette rencontre totalement inattendue avec un jeune allemand de son âge. Un seul regard qui en a dit long et qui a son importance pour la suite.
Voici un petit roman, bâti à partir d’un chapitre pour chaque jour, qui permet d’approcher les enjeux de cette bataille qui fut capitale sur le front occidental et qui vit défiler quasiment tous les soldats de l’armée française à un moment ou l’autre. Il est notable que tous les enfants héros de la propagande de la Première Guerre mondiale ne sont pas sortis de la tête des bourreurs de crâne, certains jeunes (souvent issus de l’Assistance publique) sont effectivement partis sur le front. Rappelons que pour s’engager il fallait avoir au moins 17 ans et 3 mois, aussi certains trichèrent sur leur âge. Toutefois dans ce récit de Catherine Cuenca les deux jeunes ne combattent pas.
Accessible jeunesse Aucune illustration