Avis de Xirong : "L’officier Louis Moufflot a gardé un chien de sa chienne pour le chef de meute Scotty Howard"
Le tome 2 "Melun, printemps 1915" fait suite à un premier volume où l’essentiel de l’action se déroulait dans les Vosges. Nous renvoyons à notre critique de ce volume pour saisir l’idée que le scénariste introduit une bonne dose de fiction dans son scénario. Toutefois dans le dossier documentaire, il y a précision d’un certain nombre de faits. Ainsi le sabotage systématique du projet d’importation des chiens de traineaux d’Alaska par Melun un officier d’état-major, dans la fiction pour des raisons complexes et parfois provisoirement énigmatiques, est-il rattaché à l’action du lieutenant Paul Mégnin. On peut quad même regretter, au vu des dernières pages de la BD, que le scénariste ignore totalement qu'il existait une censure pour la presse. L'annonce en 1915, dans un journal, d'un scandale de corruption au ministère de la Guerre est proprement impossible.
L’action de ce second volume démarre à la Belle Époque en Alaska et dévoile une partie des raisons pour lesquelles Louis Moufflot a quitté les Amériques ; on nous fait comprendre que son séjour se clôt par une rancœur à l’égard de Scotty Howard le dresseur de chiens de traîneau, mais on nous cache la raison de cet antagonisme. Les autres lieux sont évidemment Paris, le front vosgien et Le Havre (d’où embarque Louis Moufflot à la mi-août 1915). La décision d’acheter ces chiens afin de les utiliser pour faire la liaison entre la zone des armées et les tranchées est prise au niveau du ministère de la Guerre.
Si quelques planches, restituent la violence dans les tranchées, dans ce second volume ce sont les différents qu’a pu accumuler le capitaine Louis Moufflot qui sont le resort de l’action présente et à venir. Cela nous vaut, pages 43 à 51, un portrait peu réaliste dans son aspect caricatural d’Alexandre Millerand, qui avait déjà ce portefeuille durant quasiment toute l’année 1912, le perdit en janvier 1913 pour le retrouver de fin août 1914 à fin octobre 1915. Alexandre Millerand fut ensuite président de la République de 1920 à 1924, l’arrivée au pouvoir du Cartel est à l’origine de sa démisssion. Le graphisme renvoie un peu à celui de Manu Larcenet à qui on doit autour de la Première Guerre mondiale les albums "Une aventure rocambolesque de Vincent Van Gogh : la Ligne de front" et "Une aventure rocambolesque du soldat inconnu : Crevaisons".
Celui qui fume est censé être Millerand
Pour tous publics Beaucoup d'illustrations