Avis de Octave : "Au poil, v’là de la lecture ! Quelle poisse, v’là Le Bulletin des armées"
Les auteurs s’interrogent sur le niveau d’instruction des combattants français et celui de leur famille ; l’obligation scolaire est alors fixée à treize ans mais on a des témoignages pour des régions de l’Ouest (Bretagne et Vendée) qui montrent que faute de sanctions appuyées par des municipalités hostiles à la République et sous la pression de hobereaux, des proportions non négligeables de la population ne sont que très peu scolarisées en nombre d’années (une, deux ou trois) et quand certaines autres le sont sur six à sept ans, c’est seulement entre novembre et avril.
Toutefois, la France en 1914 est un pays de lecteurs, bien plus que la Belgique, mais moins que l’Allemagne. La grande richesse des périodiques et l’important tirage des romans populaires sont montrés par Benjamin Gilles, nous ajouterons personnellement qu’entre 1905 et 1914 la presse hebdomadaire pour les jeunes est d’une incommensurable richesse. Dans la préface, John Horne avait annoncé que l’auteur « montre que la lecture tient une place centrale dans le vécu des poilus (…) Ils lisent en silence, individuellement, pour échapper momentanément à la guerre. Ils lisent à haute voix, soudant ainsi le sens du groupe » (pages 10-11).
Benjamin Gilles avance que le temps de lecture, où la correspondance tient une place importante mais pas exclusive, est un moment de loisirs totalement nouveau pour certains hommes. S’ils connaissaient la lecture, ils n’en avaient guère plus qu’un usage pratique, tant le temps libre leur était presque inconnu dans leur vie de labeur, qu’ils soient paysans ou ouvriers (entre 1848 et 1904, la durée du travail quotidien légal passe progressivement de 12 à 10 heures)
L’iconographie est abondante et variée, son originalité tient à a une série d’une vingtaine de clichés dévoilant des poilus en situation de lecture, d’achat d’imprimés ou de fabrication de journaux de tranchées … Bien entendus sont également présentes des reproductions de couverture souple illustrée de romans populaires ou non. Dans cet ouvrage, la seule première page d’un journal est celle du Miroir qui était la principale revue à proposer des photographies du front, dont un grand nombre provenait d’appareils aux mains de combattants. L’ensemble de ces choix iconographiques est très judicieux.
Le chapitre « De nouvelles conditions pour la lecture » évoque les influences de la censure et du bourrage de crâne mais aussi pointe dans divers supports la diffusion d’idées pacifistes. Le contenu du Bulletin des armées est étudié, on n’y trouve pas que des communiqués, mais également des textes littéraires ou paralittéraires comme des chansons de Théodore Botrel. Cet organe de presse donnant trop souvent dans la gloriole, il est lu avec une grande circonspection par les poilus. Toutefois son accès à titre gracieux en fait sa lecture courante. De très nombreux textes du Bulletin des armées sont présentés dans leur intégralité au lecteur d’aujourd’hui dans l’ouvrage État de guerre – L’année 1914 à travers les publications officielles. Dans l’index des noms propres Maurice Genevoix est présent six fois tant par le fait que ses textes sont lus par les poilus que par son témoignage sur les moments consacrés à la lecture.
Toutefois, la France en 1914 est un pays de lecteurs, bien plus que la Belgique, mais moins que l’Allemagne. La grande richesse des périodiques et l’important tirage des romans populaires sont montrés par Benjamin Gilles, nous ajouterons personnellement qu’entre 1905 et 1914 la presse hebdomadaire pour les jeunes est d’une incommensurable richesse. Dans la préface, John Horne avait annoncé que l’auteur « montre que la lecture tient une place centrale dans le vécu des poilus (…) Ils lisent en silence, individuellement, pour échapper momentanément à la guerre. Ils lisent à haute voix, soudant ainsi le sens du groupe » (pages 10-11).
Benjamin Gilles avance que le temps de lecture, où la correspondance tient une place importante mais pas exclusive, est un moment de loisirs totalement nouveau pour certains hommes. S’ils connaissaient la lecture, ils n’en avaient guère plus qu’un usage pratique, tant le temps libre leur était presque inconnu dans leur vie de labeur, qu’ils soient paysans ou ouvriers (entre 1848 et 1904, la durée du travail quotidien légal passe progressivement de 12 à 10 heures)
L’iconographie est abondante et variée, son originalité tient à a une série d’une vingtaine de clichés dévoilant des poilus en situation de lecture, d’achat d’imprimés ou de fabrication de journaux de tranchées … Bien entendus sont également présentes des reproductions de couverture souple illustrée de romans populaires ou non. Dans cet ouvrage, la seule première page d’un journal est celle du Miroir qui était la principale revue à proposer des photographies du front, dont un grand nombre provenait d’appareils aux mains de combattants. L’ensemble de ces choix iconographiques est très judicieux.
Le chapitre « De nouvelles conditions pour la lecture » évoque les influences de la censure et du bourrage de crâne mais aussi pointe dans divers supports la diffusion d’idées pacifistes. Le contenu du Bulletin des armées est étudié, on n’y trouve pas que des communiqués, mais également des textes littéraires ou paralittéraires comme des chansons de Théodore Botrel. Cet organe de presse donnant trop souvent dans la gloriole, il est lu avec une grande circonspection par les poilus. Toutefois son accès à titre gracieux en fait sa lecture courante. De très nombreux textes du Bulletin des armées sont présentés dans leur intégralité au lecteur d’aujourd’hui dans l’ouvrage État de guerre – L’année 1914 à travers les publications officielles. Dans l’index des noms propres Maurice Genevoix est présent six fois tant par le fait que ses textes sont lus par les poilus que par son témoignage sur les moments consacrés à la lecture.
Connectez-vous pour laisser un commentaire