Avis de Octave : "Sous Arras dix kilomètres creusés par les Britanniques, pour relier les neuf kilomètres de galeries médiévales déjà existants"
Sortait en 2011 à l’occasion de l’Anzac Day (journée commémorative australienne et néo-zélandaise), le film Commandos de l’ombre ; le sujet popularisa le thème des mineurs qui tentait de creuser des galeries qui permettraient de dynamiter les tranchées adverses. On sait que lors de la bataille de Messines en juin 1917 les soldats du génie de l’empire britannique furent très actifs dans ce domaine et ceux du Reich répondaient en tentant de faire exploser celles qu’ils repéraient. 19 des 25 mines australiennes ont finalement explosé le 07 juin 1917. L'explosion d'une mine créa le gigantesque cratère de Caterpillar, transformé aujourd’hui en étang, voir son image actuelle à http://www.agbp.fr/blog/2014/06/geologie-et-grande-guerre-jour-1#.Vq5He1IWnIo. Cependant certaines carrières pouvaient aussi servir à protéger la troupe en cas de l’action de l’artillerie ennemie.
L’avant-propos en anglais de l'ouvrage Les Taupes de la Grande Guerre. Combats et combattants souterrains cite des lieux, en Belgique et dans le nord de la France, où un nombre conséquent de mines explosèrent et évoque l’inquiétude des soldats à la pensée qu’ils pouvaient mourir de la sorte, impuissants à réagir face à ce type de danger. Le texte d'introduction ouvre par un extrait des Croix de bois où plusieurs poilus entendent le bruit de sapeurs allemands creusant une galerie. On y rappelle que la chute de Sébastopol sous le Second empire doit beaucoup à la puissance d’explosion des mines et que lors du conflit russo-japonais de 1905 Port-Arthur tomba aussi pour les mêmes raisons. Si l’action des mineurs-sapeurs fut peu évoquée après-guerre c’est en particulier parce que peu témoignèrent par écrit. Les archives sur le sujet ne furent ouvertes que tardivement, en 1960 pour le Royaume-Uni.
Cinq communications suivent, elles ont pour titre : German military mining on the Western and Eastern Front, Les Allemands en forêt d’Argonne, La guerre des mines franco-allemandes à l’îlot de La Boiselle (vers Albert dans la Somme), Esprit syndicaliste et code de l’honneur : l’exemple de la compagnie de tunneliers néo-zélandais, South Wales miners in the Tunellling Companies.
On apprécie beaucoup les nombreuses illustrations destinées à faire comprendre en particulier le contexte géologique dans lequel se fait le creusement. Un index des noms de personnes et un index des noms de lieux sont proposés. De la conclusion, on tirera :
« Les tirs d’artillerie ne sont pas assez précis et trop dangereux lorsque les lignes adverses ne sont séparées que de quelques dizaines de mètres. Toute escalade du parapet, de jour comme de nuit, sont rapidement repérées des observateurs ennemis. Le sous-sol offre un terrain vierge que les taupes peuvent creuser sous les tranchées de l’adversaire (…) ». (page 131)
Notons que le tome 6 de la BD La Grande Guerre de Charlie de Pat Mills et Joe Colquhoun, intitulé De Messines à Passchendaele aborde ce sujet.
Pour connaisseurs Quelques illustrations