Avis de vanuxem : "nouvelle reference"
une nouvelle parution l'ancienne etant épuisée
vous trouverez ce livre ici
https://www.sh-parcoursclemenceau.fr/la-place-clemenceau/livre-sur-lhistoire-du-monument-clemenceau/
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Seuls les députés et sénateurs catholiques (en ce lieu et à cette époque, l’adjectif est synonyme de royaliste pour les parlementaires) se rassemblèrent en avril 1917, en présence de l'évêque, dans l’église Saint-Louis pour promettre d’ériger une basilique du Sacré-Cœur à La Roche-sur-Yon en cas de victoire de la France. Un vitrail dans cette église Saint-Louis rappelle l'évènement.
Par contre le 23 novembre 1918 des élus de tous bords et des représentants des anciens combattants se réunissent pour souhaiter dresser une statue de Georges Clemenceau en Vendée pour exprimer au Président du Conseil "l’admiration et la gratitude profonde de son pays natal" pour son action qui vient d’amener la victoire de la France sur l’Allemagne. Cinq communes sont candidates dont La Roche-sur-Yon (la préfecture), La Réorthe (où il passa l’essentiel de son enfance) et Mouilleron-en-Pareds (où il est né).
Avec sa modestie habituelle, qui allait lui valoir début 1920 son échec à l’élection présidentielle, Clemenceau écarta ces cinq propositions de lieux, dans quatre cas parce qu’il jugeait bien petites les communes en question et pour La Roche-sur-Yon parce que sa statue ne pourrait jamais rivaliser avec celle de Napoléon. Il exigea qu’elle fut érigée à Sainte-Hermine et ceci pour deux raisons. La secondaire était qu’il avait exercé dans cette commune comme médecin entre 1869 et 1871 et la plus importante fut qu’alors sa statue se retrouverait au croisement de deux grandes routes du département celle qui menait de Nantes à La Rochelle et celle qui menait de La Roche-sur-Yon à Niort.
Clemenceau gardait un mauvais souvenir du buste que fit Rodin de lui, il disait que Rodin avait fait de lui un général mongol aussi parmi les quatre sculpteurs qui se portèrent volontaires pour réaliser la sculpture qui devait se trouver à Sainte-Hermine, il choisit lui-même François Sicard (1862-1934) qui avait déjà réalisé un buste de lui et qui plus tard réalisa le monument aux morts de Sainte-Hermine.
Clemenceau était orgueilleux mais pas vaniteux, il savait très bien que ce n’était pas lui seul qui avait gagné la guerre, aussi il s’opposa à ce qu’on ne montra que lui et qu’on le montra dans une position triomphatrice qui rappellerait des phrases énergiques comme :
« Ma politique étrangère et ma politique intérieure, c'est tout un. Politique intérieure, je fais la guerre ; politique extérieure, je fais toujours la guerre. Je fais toujours la guerre ».
« Pour les traitres douze balles dans la peau, pour les demi-traitres six balles suffiront »
Il demanda donc de figurer parmi des poilus sur le front dans sa tenue légendaire,
« Le chapeau sur l’oreille, dressé sur le parapet d’une tranchée, il inspecte un front imaginaire, pendant qu’à ses pieds six poilus – cinq hommes et un caporal – le nez en l’air, fixent avec inquiétude ce civil risque-tout » (page 11)
En fait comme le révèle Marceau Doussot dans "Paysans d’une vie, soldats d’une guerre", les poilus savaient très bien que Clemenceau ne risquait rien et les Allemands toujours avertis de l’endroit approximatif de ses visites arrêtaient de bombarder les tranchées du coin le jour où il venait. Tuer Clemenceau aurait ajouté aux yeux des Français, de leurs alliés et des populations des pays neutres, un crime de plus qui aurait encouragé les Français à se battre plus vigoureusement pour venger la mort de Clemenceau.
Cette œuvre fut entièrement payée par les Vendéens à titre personnel et également par les communes et le Conseil général. Le lecteur appréciera fort les illustrations variées avec par exemple le château de La Réorthe (où Clemenceau passa l’essentiel de son enfance avec son grand-père) et les caricatures pas toujours révérencieuses du moment de l’inauguration dont celle de Maurice Jost de Staël (qui signe Bogislas) où les poilus de la statue situés derrière Clemenceau ordonnent à ce dernier de se taire, ou celle où la représentation de Clemenceau est renvoyée à celle de Charlot. On retrouve également la fameuse caricature de Gassier où tous les ministres du gouvernement Clemenceau ont la tête plus ou moins identique de Clemenceau et sont habillés selon leur fonction.
L’inauguration de la statue s’est faite le dimanche 2 octobre 1921, le "Père la Victoire" arrive de Saint-Vincent-sur-Jard où il réside une bonne partie de l’année. Georges Clemenceau fait deux discours, dont l’un est totalement improvisé, ces deux comme celui du maire de Sainte-Hermine et celui du conseiller général du canton sont reproduits. Le préfet a été à l’avance privé de parole par Clemenceau.
Georges Clemenceau écrit plus tard : « J’ai eu la joie, le 2 octobre 1921, d’inaugurer ma propre statue à Sainte-Hermine. C’était très touchant. Cela s’est déroulé dans une atmosphère de kermesse villageoise. »
Il est possible de se procurer cette brochure à l’Office de tourisme du Pays de Sainte-Hermine, 35 route de Nantes, 85210 Sainte-Hermine.
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