Avis de Alexandre : "Un passé qui ne passe pas comme une lettre à le poste"
Dans l’immédiate après-guerre le nombre de divorces s’envole pour un faisceau de raisons quasiment toutes en rapport avec ce que chacun a vécu de son côté entre 1914 et 1918. Dans ce second tome de Facteur pour femmes, on voit comment se vivent les relations entre des femmes qui ont trompé leur époux et ce dernier.
Le fil rouge est le désir d’une femme de près de quarante ans d’en savoir plus sur un père, devenu facteur durant la Première Guerre mondiale, qui est mort peu avant sa naissance. Un lourd secret pèse sur toutes les femmes de l’île et certains hommes vont approcher son contenu. On est dans le drame qui appelle des malédictions à répétition. Toutefois ce récit, au-delà de sa dimension fictionnelle, permet de saisir combien l’Entre-deux-guerres en France se vit dans les milieux ruraux. On relève un passage auteur des dures conditions de travail dans les sardineries, une importante grève se produisit d'ailleurs à cette époque.
Notons que le graphisme n’est plus de Sébastien Morice mais de Manu Cassier. Ce dernier arrive à faire passer de façon perspicace la psychologie de nombreuses femmes ; celles-ci sont les principales actrices de ce récit, les hommes n’étant ici que les spectateurs des rebondissements de faits qui trouvent leur origine à une époque où presque tous étaient sous l’uniforme.
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