Le cheval d’orgueil

Pierre-Jakez Hélias est né en 1914 dans une famille de paysans pauvres du Pays bigouden. Pierre-Jakez passe son enfance dans un milieu bretonnant ;  le français est la langue de l’école mais ses parents et grands-parents en ont l’usage. La famille est républicaine et, bien que les enfants soient baptisés, n’appartient pas au camp des blancs (catholiques hostiles à la laïcité). Selon la tradition orale, deux ancêtres avaient été pendus par le duc de Chaulnes après la Révolte des Bonnets Rouges. 

On suit là les années de l’Entre-deux-guerres, avec un narrateur externe, où  Pierre-Jakez Hélias fréquente successivement l’école primaire de son village puis le lycée de Quimper. L’action démarre précisément en 1920 (mais des allusions sont faites à la Première Guerre mondiale) et se termine en 1932 lorsque notre personnage vient de réussir au baccalauréat et va s’inscrire à la faculté de Rennes.

Bertrand Galic et Marc Lizano mettent là en images le récit autobiographique "Le cheval d’orgueil" qui sort en 1975, l’année où Pierre-Jakez Hélias prend sa retraite de professeur de français (il avait enseigné de 1946 à 1975 à l’École normal de Quimper). L’intrigue a été simplifiée mais pas au détriment des caractéristiques du récit où par exemple le légendaire a toute se place aux côtés du cartésianisme.

Le graphisme a des couleurs naïves, avec en particulier le volume des têtes largement grossi ; on n’est pas loin du style de "Tom-Tom et Nana". On est essentiellement dans le noir et blanc, avec ponctuellement des tâches de couleurs significatives.  Cet album fait partie de la collection Noctambule où ont été adaptés des textes de grands romans comme ceux de Mac Orlan, Cooper, Maurice Leblanc, London ou Melville.