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Un fou à la Maison Blanche

Un fou à la Maison Blanche
Odile Jacob510 pages
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Avis de Adam Craponne : "Quand la ratification du Traité de Versailles ne tint qu’à un fil"

En 2022 le contenu est sorti aux éditions Grasset, sous le titre Le Président est-il devenu fou ? . La première couverture du livre présentait trois personnages, le premier était Sigmund Freud, le second le président américain T.W. Wilson  et  le dernier le diplomate William Bullitt (un de ses ancêtres protestant avait fui Nîmes au début du XVIIe siècle pour le Maryland).

Par contre la nouvelle couverture met en scène Nixon, T.W. Wilson  et Trump. Le potentiel lecteur peut donc croire que l’on va évoquer ces trois présidents des USA. Or le contenu est centré sur Wilson et si Nixon est effectivement bien cité dans ce livre c’est parce qu’en 1952, Bullitt apparaît avec le sénateur Richard Nixon à l'université de Georgetown pour critiquer la politique étrangère de l'administration Truman, en particulier en Asie. Une fois que Nixon fut élu vice-président, Bullitt fut un de ses conseillers en politique étrangère. Trump lui est cité uniquement dans la préface comme un homme opportuniste, autoritaire et narcissique. Ceci se fait juste avant qu’il ne soit rapporté que le président Macron, au regard de sa décision de dissolution de l’Assemblée nationale en juin 2024,  est jugé par certains comme narcissique, pervers et destructeur.

En fait la presque totalité de ce récit est centré sur le contenu de la biographie que Bulitt et Freud consacrèrent au président Wilson. L’idée est que ce dernier avait résolu son complexe d'Œdipe en devenant très névrosé, en faisant de son père Dieu et de lui-même le Christ, le sauveur de l'humanité. Ceci a eu des conséquences tragiques au moment de la signature du traité de Versailles qui ne fut jamais ratifié par les USA (ni par la Chine d’ailleurs). Bullitt et Freud pensait que Wilson, lors de la conférence de paix de Paris, avait souffert d'une désintégration mentale extraordinaire  causée par des relations avec un père autoritaire, à savoir le prédicateur presbytérien Thomas Wilson.

Freud et Bullitt pensaient que Wilson voyait en le sénateur républicain Henry Cabot Lodge un représentant du père. Il envisageait difficilement   de parvenir à un compromis avec ce dernier au sujet de l’entrée des USA dans la SDN car il voyait, en cette recherche de concessions réciproques, une nouvelle soumission, semblable à celles qu’il dut faire à son père. Cependant le traité fut  proche d'être adopté à la mi-novembre 1919, lorsque Lodge et ses républicains formèrent une coalition avec les démocrates pro-traité, mais Wilson rejeta le contenu élaboré.

Les coauteurs ont avancé que Wilson était délirant en 1919 car son esprit était coupé des réalités. Bullitt et Freud ont affirmé que Wilson se percevait alors comme un parangon du Christ qui devait se sacrifier pour sauver le monde. Le traité de Versailles était dans le prolongement des Quatorze points énoncés le 8 janvier 1918 par notre président des USA. 

En octobre 1919, Wilson subit un accident vasculaire et cela pesa peut-être sur les chances d’arriver à un compromis pour une signature par le Sénat de ce traité. D’après Patrick Weil, Clemenceau avec son prestige, s’il avait été élu président de la République françaises, aurait pu servie de conciliateur entre Wilson et Lodge.On relèvera cette phrase d’actualité : ‘Comment empêcher une personnalité instable d’accéder et demeurer au pouvoir, de mener un pays et parfois le monde à la catastrophe ? » (page 419).

 

Pour connaisseurs Aucune illustration

Adam Craponne

Note globale :

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