Avis de Zaynab : "Ne jetez pas la première pierre à la tante paternelle de l’abbé Pierre"
Ce livre est sous-titré La ténébreuse affaire de l’Amazone rouge. Louise Grouès est la tante paternelle de Henri Grouès, connue comme l’abbé Pierre. Un très mauvais ouvrage, à nos yeux, Louise Grouès: Tout le ciel, tout le ciel noir (1868-1931) était sorti dans une petite maison d’édition Les autanes, sous la plume de Luce Van Torre. Toutefois si on veut des informations sur la vie au Mexique de 1895 à 1900 puis de 1914 à fin 1916 de la future Madame Bassarabo, on pourra s’y reporter. Notons que son frère et son oncle s'y sont faits commerçants et que de la Révolution mexicaine, elle ne relève que les malheureuses conséquences économiques pour le groupe dit des Barcelonnettes, ces Français originaires de la vallée de l'Ubaye qui ont émigrés dans ce pays.
Louise Grouès est née 1868 d'un père né dans une petite commune des Hautes-Alpes. Le procès de Madame Bassarabo est celui d’une femme Louise Grouès qui a mis, avec sa fille Paule Jacques, en août 1920, gare de l’Est le corps de Georges Bassarabo époux depuis en 1915 de notre personnage. En fait il s’appelait Ismaël Jacob Providence Weissmann et était né en Roumanie. Un homme qui semble d’une grande malhonnêteté sur divers plans.
Son assassinat est-il à porter sur le compte de la mère ou de la fille ? En tout cas Louise Grouès fait tout pour éviter que les soupçons se portent sur son enfant alors âgée d’une vingtaine d’années et Paule Jacques va dans son sens. Toutefois dans Le Populaire du 24 juillet 1929, on peut lire :
« Mlle Paule Jacques, nous l'avons dit, prétend qu'elle a menti aux jurés qui ont condamné sa mère.
Celle-ci, pour accomplir son crime, ne l'a jamais enfermée à clef dans sa chambre. Mme Bessarabo n'aurait pas prémédité son geste et aurait eu simplement le réflexe violent, mais banal, d'une épouse bafouée.
Mais pourquoi ce mensonge de Mlle Paule Jacques ? Elle a bien voulu en confier les raisons surprenantes à un de nos confrères. Elle s'accuse d'avoir imaginé un "plan infernal".
À Saint-Lazare, Paule Jacques s'était liée avec une de ses compagnes de cellule d'une amitié irraisonnée. Cette dernière fut libérée et Paule Jacques, pour mettre fin au plus vi te à cette séparation Intolérable, sacrifia le sort de sa mère... Elle vécut d'ailleurs pendant cinq ans avec cette amie. » (voir https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k819759n/f1.item.zoom)
D’ailleurs, mais ici ce n’est pas développé, mettre fin à un inceste aurait pu être une des mobiles du crime. Michel Leroy évoque longuement d’autres hypothèses et amène à réfléchir autour de la préméditation ou non de l’assassinat.
Louise Grouès, sous le nom de plume de Héra Mirtel, fut une féministe de la Belle Époque ; on lui doit en particulier De la patrie à la matrie, ou du bagne à l’eden. Les autanes ont réédité deux titres de notre personnage, mais pas ce dernier.
Pour tous publics Aucune illustration