Avis de Patricia : "Avec Lénine que puis-je savoir, que dois-je faire, que m’est-il permis d’espérer ?"
Voilà un ouvrage qui arrive pour le centenaire de la mort de Lénine, évènement qui ne sera pas médiatisé en Russie tant on sait que Poutine, le jugeant trop internationaliste, met en particulier sur le dos de celui-ci le fait que les Ukrainiens aient des idées nationalistes. Ce titre est à la fois très didactique et très vulgarisateur dans la qualité de présentation des textes qu’il propose de Vladimir Ilitch Oulianov. Il est rigoureux tant dans le respect de la pensée que la vie de Lénine. Ainsi précise-t-il bien page 115 qu’au moment de la déclaration de la Première Guerre mondiale, il réside près de Cracovie en Galicie, une province alors de l’Autriche-Hongrie. Trepper nous a précisé d’ailleurs que lieu était précisément Novy Targ (aujourd’hui en Pologne). Il est toutefois malheureusement de voir écrit page 22 que Lénine apprend cette information sur le déclenchement de la guerre alors qu’il réside en Suisse.
Dans l’introduction, l’auteure avance que d’un côté le XXe siècle (dans sa définition par les historiens, à savoir 1914-1989) a été qualifié de siècle de Lénine, que de l’autre la pensée de celui-ci n’est guère plus débattue et que la plupart des fois où on se réfère à Vladimir Ilitch Oulianov c’est dans le cadre d’ « un anti-léninisme particulièrement médiocre et tapageur » (page 8). Si bien que le prétendu meilleur connaisseur français de Lénine passe pour être Stéphane Courtois qui lors, de ses interventions ou écrits, va dénigrer celui dont il parle en avançant notamment que Vladimir Ilitch Oulianov a passé une quinzaine d’années à élaborer son projet liberticide avant de le mettre en œuvre. Le retour à Marx, perceptible depuis quelques années, n’a pas eu pour conséquences un regain de l’étude des textes de Lénine. Quoiqu’on pense de ses actions, aux yeux de tous Lénine incarne la révolution d’Octobre.
Chaque chapitre, suivant l’introduction puis la biographie, commence par un extrait de texte sous la plume de Lénine. Ce dernier est contextualisé et met en exergue les idées force qu’il contient, une bibliographie pour prolonger l’étude vient en dernier. En fin d’ouvrage, on a un glossaire présentant dix personnalités évoqués par Lénine (dont Trotsky et Staline), une demi-douzaine d’organisations politiques (ente autre les socialistes-révolutionnaires et les Cadets) et quelques concepts (comme blanquisme ou social-chauvinisme).
Les onze thèmes évoqués sont: Le journal politique, Le tribun populaire, Le parti d’avant-garde et les masses, Hégémonie et alliances, Les révolutionnaires face aux élections, Luttes nationales et internationalisme, Guerre et révolution, Impérialisme et opportunisme, État, révolution, communisme. D’un manière générale, l’auteure entend faire découvrir que Lénine a su adapter ses tactiques à l’évolution des évènements dans le but constant de mener une révolution socialiste dirigé par une classe ouvrière sachant trouver des alliés parmi toutes les masses opprimées. Dans le titre de notre chronique on aura reconnu les interrogations de Kant ; rappelons à ce propos que Kant et Lénine appartiennent à la grande famille des philosophes matérialistes.
Pour connaisseurs Aucune illustration