Avis de Zaynab : "Les écoles de la réussite au niveau collège"
Les auteurs, tel Jacques Ozouf avec les instituteurs dans le début des années 1960, mais un quart de siècle plus tard, ont questionné un public, celui qui avait suivi des études en École primaire supérieure (EPS) ou en Écoles pratiques du commerce et de l'industrie (EPCI). Toutefois ils ont aussi consulté de nombreux documents d’archives. Leur ouvrage, sous-titré, L'enseignement primaire supérieur et le développement de la scolarisation prolongée sous la Troisième République, avait connu une édition en 1992 par l’INRP.
Ces établissements, l’enseignement qu’ils dispensaient et les enseignants qui y exerçaient sont très mal connus aujourd’hui. Ainsi ai-je pu voir, dans des courtes biographies, des enseignants dans ces EPS qualifiés de professeurs du supérieur. Les meilleurs élèves de l’école communale rejoignaient soit le lycée soit une École primaire supérieure, une École pratique de commerce et d’industrie ou à défaut un Cours complémentaire.
Dans ces trois derniers établissements, il y avait trois niveaux ; le cours complémentaire était situé dans un village et était une classe unique. La scolarité correspond à ce que nous appelons aujourd’hui le collège, notons que le collège était alors un établissement qui préparait au baccalauréat mais où on ne trouvait pas de professeurs agrégés comme en lycée. Dans tous les EPS on préparait le brevet élémentaire et quelques-uns pouvaient aussi un complément d’instruction qui débouchait sur l’obtention du brevet supérieur. Alors que les EPS avait plutôt vocation de fournir des candidats à divers concours (dont les postes, les ponts et chaussée, les impôts et l’École normale), les écoles pratiques du commerce et de l'industrie (EPCI) avaient elles un objectif plus professionnel soit à leur sortie soit en permettant de passer le concours d’entrée dans une école régionale des arts et métiers (évidemment d’un autre niveau que celle de Paris).
Le succès de l'E.P.S. et EPCI peut être attribué à plusieurs facteurs, on les découvrira à la lecture. Elles sont finalement supprimées par l'article 5 de la loi du 15 août 1941 signé du ministre Jérôme Carcopino ; les premières deviennent des collèges et les secondes des collèges techniques pour se transformer en 1975 en lycée d'enseignement professionnel. On apprécie l’index des noms de personnes et celui des noms de lieux. Notons qu’Yves Marion, entre autre connu par ses écrits autour de Paul-Jacques Bonzon, sur le même sujet avait donné en 2011, avec une préface de Mona Ozouf, un ouvrage intitulé Quand les enfants du peuple avaient leur école.
Pour connaisseurs Peu d'illustrations