Avis de Adam Craponne : "Nous irons au combat hardiment pour la Sainte Russie et nous massacrerons toute la racaille des youpins (tiré d’un chant des soldats blancs)"
L’ouvrage démarre en s’interrogeant sur quels opposants aux communistes doivent se voir attribuer l’étiquette de "blanc". Se trouvent, en effet ennemis à la fois des partisans du retour à une forme imprécise de monarchie et des anarchistes, des socialistes révolutionnaires, des menchéviks. Toutefois certains des membres de ces deux derniers mouvements se retrouveront aux côtés des généraux blancs. Se pose ensuite la question du qualificatif de "blanc" ; selon l’auteur dans le drapeau tricolore russe le blanc symbolisait le tsar. Jean-Jacques Marie ne le précise pas mais le bleu était la couleur de la noblesse et le rouge la couleur du peuple. L’auteur ne pense pas que les communistes aient pu baptiser leurs opposants de "blancs" par allusion aux armées vendéennes contre-révolutionnaires, en tout cas il est certain qu’en France on fit le rapprochement.
Se pose ensuite la question de la naissance du mouvement blanc, ce serait l’échec du coup d’état de Kornilov à l’été 1917qui marquerait les prémices de ce courant de pensée. Ce dernier s’organise en particulier au sein de l’Armée des volontaires commandée par Kornilov puis à la mort de ce dernier (en avril 1918) par Denikine. L’auteur nous montre bien les vains efforts des grandes puissances occidentales pour inciter les armées blanches à s’unir ; il cite en particulier un courrier de Clemenceau de mai 1919 (page 206).
Cette image n'est pas dans l'ouvrage
Au-delà de la chronologie des faits, dont on apprécie la précision et l’habile vulgarisation, on relève un chapitre autour des nombreux pogroms perpétrés par les armées blanches. On sait que déjà durant les années 1915 et 1916 les juifs de Russie souffrirent nombre de violences et Albert Pam par certains dessins tenta de les faire connaître en France. Les chefs des armées blanches, au départ très accommodant avec cette pratique, s’aperçurent un peu tard que ces pogroms nuisaient beaucoup à leur image auprès des gouvernements et peuples occidentaux et que par ailleurs comme le fit remarquer le général Wrangel (qui mort à Bruxelles en 1928 fit d’ailleurs des dons importants au Musée de l’armée de Belgique) :
« Les troupes qui prennent part au pogrom cessent d’obéir. Le matin elles pillent les juifs et le soir, elles pillent le reste de la population. » (page 306)
Un chapitre est consacré aux tentatives des Russes blancs d’apporter une aide à Franco ou Hitler et a contrario à ceux qui restèrent des patriotes russes. Un autre chapitre analyse les nombreuses causes de la défaite des armées blanches. Sur l’image actuelle des armes blanches en Russie, on relève dans la dernière page :
« Le culte actuel des Blancs s’insère dans cette politique d’union nationale menée aujourd’hui par une couche sociale au nationalisme d’autant plus tapageur qu’elle évacue son argent de Russie pour le placer dans les multiples paradis fiscaux du monde. » (page 467)
Pour tous publics Aucune illustration
au musée de l'Histoire vivante à Montreuil
http://www.museehistoirevivante.fr/evenements/conference-le-10-juin-2017-a-14h