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Prévert, inventeur, tome 1

Prévert, inventeur, tome 1
Aire libre (Dupuis)72 pages
1 critique de lecteur

Avis de Xirong : "Si quelqu'un vous dit : « Je me tue à vous le répéter », laissez-le mourir"

Le récit ouvre sur un aspect de la vie de Prévert que seuls les exégètes connaissent à savoir le séjour comme soldat de Jacques Prévert en compagnie de Jacques Duhamel à Constantinople en 1921. Aucun risque pour leur vie car cette ville est en zone démilitarisée alors que la Turquie voit se succéder guerre civile et guerre gréco-turque (où la France soutient plus ou moins discrètement les Turcs).

Il retrouve à Paris le futur peintre surréaliste Yves Tanguy avec qui il travaille au "Courrier de la presse", l’entreprise dirigée alors par Auguste Maxet consiste à découper dans la presse les articles concernant ses clients (hommes politiques, artistes, écrivains, musées …) afin que ces derniers sachent ce qu’on dit d’eux. Ils s’y livrent au bout de quelques mois à des montages du type « le professeur Ayrolles, titulaire des palmes ne sais pas nager », « le député Charles Brogniard échappé du zoo de Vincennes. On est toujours à sa recherche ».

Prévert vit ensuite de divers petits travaux et se lie au mouvement surréaliste, inventant le terme de "cadavre exquis" pour le jeu littéraire auquel se livrent lui et d’autres. Le récit court jusqu’en 1929, il permet de rencontrer Aragon, Robert Desnos, Raymond Queneau, Breton et quelques autres figures du monde littéraire ou artistique des Années folles. Question épouses on a des apparitions de la première femme de notre poète et de celle qui a pour mari Duhamel. Les feed-back sur la jeunesse de l’auteur, passée dans la capitale, sont fréquents.

Le dessin de Cailleaux est très original, on voit une grande sophistication à travers les couleurs choisies, les imbrications d’espaces appartenant à des milieux sociaux très divers. Cette BD n'est accessible qu'à des plus de quinze ans, vu l'importance des références culturelles.

« Si quelqu'un vous dit : "Je me tue à vous le répéter", laissez-le mourir » est évidemment un des bons mots de Prévert.

Pour tous publics Beaucoup d'illustrations Plan thématique

Xirong

Note globale :

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