Avis de Ernest : "Marie Laurencin marraine de Benoîte Groult"
Dix personnalités, toutes engagées dans le féminisme entre 1920 et 1940 (voire avant et après), sont présentées dans cet ouvrage, cinq sont regroupées sous l’ensemble "Chemin d’aventures" parce que ces femmes soit ont vécu dans un pays étranger puis en exil (des républicaines espagnoles), soit ont voyagé (Simone de Beauvoir, Alexandra David-Néel), soit ont défendu des causes anticolonialistes, ou enfin ont prôné le pacifisme ou se sont intéressées au sort de militants étrangers condamnés à mort (Camille Drevet et Séverine). La seconde partie est intitulée "Chemin de créativité", on y trouve des artistes ou écrivaines ; ce sont : Marthe Romains, Hélène Metzger, Zelda Fitzgerald, Colette et Marie Laurencin.
Victoria Kent fait partie, à côté de Margarita Nelken et Clara Campoar qui ont obtenu que l’Espagne accorde le droit de vote pour les femmes en 1931, d’ailleurs avec au moins autant de vote de parlementaires de droite que de gauche. En effet l'association Nationale des Femmes, dirigée par Clara Campoamor, avait mené une campagne pour inciter les femmes à demander aux députés espagnols l'obtention de divers droits, celui du vote inclus. Par ailleurs la loi du 2 mars 1932, instaurait le divorce, l’Espagne du Front populaire était un beau foyer d’idées féministes.
Camille Drevet et Séverine ont pris toutes deux des positions pacifistes durant la Première Guerre mondiale, si bien que, dans les deux textes, est évoquée Hélène Brion (page 74 à propos du journal La Voix des femmes et pages 93 à 95 au sujet du procès d’Hélène Brion). On retrouve aussi Hélène Brion et Sèverine ensemble dans leur bref passage à la SFIC (ancêtre du Parti communiste) en 1921 (page 97).
Détail d'un tableau de Braïtou-Sala, "Portrait d’Éléna Olmazu", 1931 (image non reproduite dans l'ouvrage)
Marthe Romains fit un bien plus long passage au PCF, née en 1915 et morte à Tours en 2002, elle fut une femme de lettres, de radio et de télévision. Si Hélène Metzger, une scientifique d’origine juive morte à Dachau, est peu connue, ce n’est pas le cas de Zelda Fitzgerald, Colette et Marie Laurencin. L’intérêt des trois communications est de revisiter ces personnalités à travers de nouveaux prismes : le jazz et le mouvement des Garçonnes pour la première, la publicité pour la seconde et le monde du Tout-Paris pour la dernière (ce qui lui vaudra des ennuis à la Libération car elle a fréquenté tout l’univers intellectuel de la Collaboration). L’ensemble de ces textes est tiré du colloque accueilli à la Médiathèque d’Orléans les 17 et 18 septembre 2015.
Pour connaisseurs Aucune illustration