Tunisie: Une révolution en pays d’islam

L’auteur est l’ancien doyen de la Faculté des sciences juridiques de Tunis et il débute son ouvrage par une introduction où il tente de définir ce qu’est une révolution. Pour lui « une révolution est une protestation, un message, une abolition, une reconnaissance. Elle se révèle par sa forte amplitude, sa portée éthique, sa victoire, son effet abolitionniste et sa reconnaissance par le nouveau pouvoir » (page 34).

Il livre ensuite cinq parties qui font le point sur l’évolution de la société tunisienne entre 2010 et 2014. Il rappelle son objectif en fin d’ouvrage :

« Tout au long de ce livre, j’ai tenté de démontrer l’ampleur et la profondeur de la Révolution tunisienne. J’en ai également démonté les mécanismes spécifiques et les caractères originaux qui la distinguent de toutes les révolutions qui l’ont précédée. Quelles que soient les vicissitudes qui la suivront, les pages glorieuses qui ont été écrites au cours de son jaillissement et de son déroulement ne seront jamais tournées » (page 312).     

Pour l’auteur, on est face à « une révolution à part, ni disproportionnée ni davantage insensée, une révolution habile, ajustée, et comme sur mesure ». Il pointe les compromis historiques qui ont permis une transition pacifique pour la mise en œuvre d’une nouvelle Constitution. Ce plaidoyer pour la démocratie, ne cache pas quelles furent les tentatives d’islamisation de la société et le retour dans les allées du pouvoir d’anciens dignitaires des gouvernements sous Ben Ali.

Les acteurs de la Révolution de jasmin voulaient la liberté et la justice sociale, ils n’ont pas obtenu la seconde alors que la première ploie sous la pression des islamistes. Yadh Ben Achour montre en quoi la nouvelle Constitution de 2014 a voulu écarter certaines dispositions à vouloir réprimer au nom du non-respect de la culture arabo-musulmane.