La Grande Odalisque

Si dans le manga "Cat’s eyes", qui sert de référence à ce premier album de cette nouvelle série, on pouvait parler de sensualité omniprésente, ici on passe au degré du dessus avec un goût esquissé pour les amours saphiques et une mise en scène de rapports hétérosexuels relevant parfais de la réalisation d’un fantasme comme celui de voir les étoiles sur la piste aux étoiles en présence comme voyeurs en particulier de chevaux, d’une girafe, de deux éléphants et en face d’un canon … Pour ceux qui voudront commencer par là, il s’agit des pages 48 et 49.

Deux jeunes femmes réussissent à s’emparer pour un commanditaire du "Déjeuner sur l’herbe" de Manet au musée d’Orsay, mais cela n’est qu’un hors-d’œuvre puisque le second objectif est de voler "La Grande Odalisque" d’Ingres au Louvre. Pour cela elles s’adjoignent la complicité d’une tireuse d’élite qui est aussi une conductrice de moto hors pair. Toutefois dans cette malheureuse tentative le trio va laisser des plumes et ce n’est pas en mettant un tableau du Titien en bouclier qu’on se protège des tirs des forces de l’ordre, le colonel rappelant qu’un tableau se restaure.

Voilà un scénario mené sur un rythme assez époustouflant qui nous invite à revisiter deux musées parisiens avec une petite mais violente escapade au Mexique pour sortir des griffes d’un cartel de la drogue leur tendre ami. Le graphisme porte bien la dynamique de l’action et l’emploi de cases sans texte font que globalement le volume de texte contenu dans les vignettes est peu important. Cet album a fait du bruit dans le Landernau de la BD, puisqu’outre d’avoir reçu le prix éponyme, il a été couronné comme la BD du mois de septembre 2012 pour RTL et que les critiques en neuvième art ont globalement très apprécié ce travail à six mains qui est en fait à huit mains puisqu’aux trois scénaristes et dessinateurs, il faut adjoindre la coloriste Isabelle Merlet. Un album exclusivement pour lycéens et adultes.