Avis de Adam Craponne : "L’extrême droite a pour ADN la dissimulation de ses vraies idées pour arriver au pouvoir"
Thomas Guénolé fut considéré comme un disciple d'Emmanuel Todd, il est docteur en sciences politiques. Il cofonde et dirige en collaboration en 2017, avec Manon Le Bretton, l'école de formation des militants du parti La France insoumise. Ils quittent tous les deux LFI en avril 2019.
La sortie de cet ouvrage va avec la création par son auteur du Réseau de résistance à l’extrême-droite (RRED). En effet l’arrivée au pouvoir du Rassemblement national semble inéluctable à l’auteur. Non-violent et ouvert aux militants de toute sensibilité politique, ce dernier aura pour principaux moyens d’action : le refus par les fonctionnaires d’exécuter certains ordres, la désobéissance civile, l’activisme judiciaire et le hacktivisme » (page 12).
L’auteur reprend les critères de reconnaissance du fascisme théorisés par Umberto Eco, en les réduisant à dix (ils sont quatorze à l’origine) et en les formulons à sa manière. Les voici, selon Thomas Guénolé : le nationalisme, l’ethnicisme, la xénophobie, le virilisme, la crainte du déclinisme, le mythe du peuple uni, le culte de la tradition et du racisme, le complotisme, le culte de l’action associé à la haine envers l’esprit critique, le refus des contre-pouvoirs et en particulier de l’État de droit. Au XXIe siècle au fascisme originel ne supprime pas les élections mais entend en maîtriser leur résultat.
Thomas Guénolé rappelle ensuite les actions significatives du gouvernement de Vichy. Notre auteur pointe le jeu trouble de François Mitterrand qui débouche sur la visibilité du Rassemblement national, jusqu’alors un mouvement politique très marginal. Il s’inquiète de la progression électorale de l’extrême-droite et des relais qu’elle dispose de nos jours en particulier dans les médias. Il cherche les raisons profonde du vote RN et se souvient du passé vichyste ou Algérie française de ses fondateurs. Selon lui, le fond idéologique du Front national n’a pas changé en devenant le mouvement Rassemblement national.
Thomas Guénolé présente les outils légaux que le RN pourrait utiliser afin d’instaurer progressivement un État policier. Ce parti pourrait prendre certaines mesures, mises en exergue par Thomas Guénolé, afin de revenir sur certaines libertés et organiser la ségrégation sociale. Il développe certaines autres questions comme la résistance que pourraient engager certains fonctionnaires. Il invite à la syndicalisation et à devenir délégué syndical pour bénéficier de certaines protections légales mais aussi à la désobéissance civile.
Il pense que la victoire contre le néofascisme est possible et propose un certain nombre d'innitiatives destinées à reconstruire une société sur d’autres bases, comme la Grande Sécurité Sociale, l’Emploi Garanti, et la démocratie directe. Pour la Grande Sécurité Sociale, Thomas Guénolé pense ajouter trois dispositifs: la sécurité sociale de l’alimentation, de l’énergie, et du logement. Ceci afin de mettre tous à l’abri de la faim, du manque de chauffage, et du mal-logement.
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