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La gauche n’est pas woke

La gauche n’est pas woke
Fammarion/Climats 220 pages
1 critique de lecteur

Avis de Benjamin : "L’intérêt général est malheureusement étranger au wokisme"

Cet ouvrage est paru aux USA en 2023 sous le titre Left is not woke. L’auteur s’attache à montrer combien le wokisme, en répartissant les personnes en diverses communautés se détachent des valeurs d’universalisme des Lumières. Contrairement au discours biaisé des partisans du wokisme, les valeurs des Lumières n’ont pas portés en elle l’esclavage et le colonialisme. Voici là une perspective  qui rejette toutes les tentatives antérieures de progrès comme ayant échoué ou n’ayant fait qu’empirer les choses ?

Ce qui ne veut pas dire que l’on ne peut trouver des contradictions. Ainsi dans notre présentation de Christianisme, cancel culture et wokisme, nous avions relevé le cas cité de  Pierre-Alexandre DuPeyrou, anticlérical et franc-maçon, réprouvant le conformisme intellectuel et religieux de cette principauté jurassienne qu'était Neuchâtel. Il fut l’ami de Jean-Jacques Roussau  dont il finança la publication d’ouvrages et dont il est l'exécuteur testamentaire. Seul ombre mais de taille à ce tableau très politiquement correct, il doit sa fortune à des plantations au Surinam dont il a hérité…

La première utilisation enregistrée de l’expression "stay woke" remonte en fait à 1938, et est à chercher dans la chanson Scottsboro Boys  du grand bluesman Lead Belly. Elle rappelait qu’il fallait rester vigilant dans la lutte contre le racisme.

Le mouvement woke exprime certes des émotions qui ont toujours animé les progressistes à savoir le désir de se tenir aux côtés des marginalisés et opprimés mais aussi la détermination à réparer et garder en mémoire les crimes. Cependant le wokisme considère que les liens profonds et le sens du devoir ne sont possibles qu’entre des personnes appartenant à la même communauté.

Or celui, qui place la pensée tribale avant l’universalisme, ramène les revendications de justice à des revendications de pouvoir. Il y a une forte tendance à considérer la raison comme un instrument de la violence ; on valorise donc essentiellement la subjectivité.  On en vient à penser que c’est la position de l’orateur qui prime sur le contenu qu’il énonce.

La raison ne serait-elle rien d’autre qu’un instrument de domination ? Il en devient alors inutile de faire l’effort de formuler un argument ou de comprendre les arguments des autres. Le néofascisme est tant nationaliste que tribaliste, les menaces écologistes sont criantes ;  pour faire face à ces deux dangers,  répondront les valeurs universalistes de progrès social et de droits juridiques amenées à se développer dans tous les pays afin de construire une synergie.  

 

Pour tous publics Peu d'illustrations

Benjamin

Note globale :

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