Avis de Octave : "Il faut accepter le risque de la nouveauté, du changement, de la modernité (page 434)"
Cet ouvrage est dû à Rama Yade, il est paru en 2013 et est quatre ans plus tard Rama Yade tentera de se porter candidate à l’élection présidentielle. L’autrice fut membre du gouvernement durant le mandat présidentiel de Nicoles Sarkozy, passant d’un Secrétariat aux Affaires étrangères et aux droits de l’homme à un secrétariat aux sports. En 1987, alors que Rama Yade est âgée de 11 ans, sa famille quitte le Sénégal pour s'installer en France . Elle est naturalisée française à un peu plus de vingt ans. Depuis 2021, elle est directrice Afrique de l’Atlantic Council, un think thank autour des relations internationales.
Elle nous confie que le contenu de ce livre est la reprise de son journal de bord et que ses carnets n’avaient pas vocation à être publiés. On se demande si le contenu a bénéficié d’une relecture et si l’auteure a pris soin d’adapter son style à une publication. En effet, outre d’utiliser PR très régulièrement pour désigner le président de la république, à la même page 209 on peut lire: « Je me rappelle qu’il n’a pas voulu me prendre au téléphone le jour du confidentiel assassin de son journal » et « C’est le bordel au Waldlorf » . D’ailleurs ce n’est la première fois que, dans ce livre, on fait mention à un évènement qui, non expliqué, reste totalement énigmatique pour nous. Qu’est-il don arrivé à Étienne Mougeotte et que s’est-il passé à son journal dont on ignore le nom, on croit deviner qu’il s’agit toutefois du Figaro. Toutefois étant en 2008 pour le récit, on a du mal à saisir le fait qui a dû se dérouler en 2007 ou 2008. Un auteur, décidé à prendre soin de son lecteur, aurait mis là une note de bas de page.
Elle précise qu’elle n’est pas toujours d’accord aujourd’hui avec ce qu’elle a écrit sur le vif. On est parfois là dans les coulisses des gouvernements de Nicolas Sarkozy et de l’univers médiatique en quête de petites phrases du président ou de ses ministres. On relève à ce propos le fait qu’Anna Bitton, dans un article du Point rapporte ce propos de Nicolas Sarkozy: « Dati et Yade, je ne les mets pas sur le même plan. Rama, elle, est compétente » (page 243). Rappelons que Rachida Dati est alors garde des sceaux et rajoutons que Rama Yade prend soin de rapporter tous les propos de gens qui louent ses qualités, et il nous apparaisse bien nombreux.
Le passage le plus intéressant, et le plus d’actualité au moment, en décembre 2007, où Nicolas Sarkozy a fort affaire avec la justice, est celui touchant les péripéties de la venue à Paris, notamment lors de la journée des droits de l’Homme, de Mouammar Kadhafi. « Ce n’est pas le moment d’accueillir Kadhafi. Je le sais. Je l’ai dit. Des contrats commerciaux ne peuvent justifier un accueil de cinq jours et ce silence sur les droits de l’homme ».
Le 25 juillet 2007, à l’occasion d’une visite de Nicolas Sarkozy en Libye, elle avait fait connaissance avec le chef de l’État de ce pays. « Kadhafi serre les mains, hilare. Arrivé devant moi, il a le sourire. Il s’étonne : "Vous êtes jeune pour une ministre." Je rétorque : "À moins de trente ans, vous aviez déjà fait un coup d’État." Il rit. Fort. Trop fort ».
Le 26 juillet 2007, Nicolas Sarkozy à Dakar prononce un discours, qui n’est pas sans heurter Rama Yade. « Les gens n’ont retenu que la phrase où il explique que "l’homme africain n’est pas assez rentré dans l’Histoire"… C’est la cata. Et pourtant, j’avais bien vu qu’il n’avait pas lu (ou relu) le discours de Guaino… Je suis tétanisée. Quand je pense que tout le sens de mon engagement politique est de prouver l’inverse !».
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