Tunisie 2011-2014: Radioscopie d’une entrée en révolution

L’ouvrage rappelle, de façon concise sous forme d’un tableau chronologique et développée pour certains les évènements politiques des années 2011, 2012, 2013 et 2014 qui ont agité la Tunisie. Le récit est largement illustré par des reproductions d’articles, tirés pour une moitié de La Lettre de l’IRMC. Pierre-Noël Denieuil a d’ailleurs dirigé l’Institut de recherche sur le Maghreb contemporain (IRMC) à Tunis de 20018 à 2013.

Le contenu de ces textes alterne entre témoignages et analyse. On relève en particulier, pages 61 à 64, l’article "Le syndicalisme au réveil du printemps arabe" par Rhida Tlili (fils d’Ahmed Tlili secrétaire de l’UGTT de 1956 à 1963, préciserons-nous) qui évoque le rôle des syndicalistes tunisiens, marocains et égyptiens dans les transitions démocratiques du début du XXIe siècle ou "Quelles portées des réseaux sociaux dans le processus révolutionnaire" de Chirine Ben Abdallah (pages 40 à 42) et "Radioscopie du parti politique Ennahdha" (évocation de l’état du parti islamiste légal fin 2012).

Illustration absente du livre

Non seulement on perçoit bien le rôle des nouvelles technologies comme accélérateur de l’histoire mais on approche aussi la violence qui a suivi du fait d’actions d’islamistes salafistes (en marge d’Ennahdha) qui ont commis des assassinats. Alors que de prochaines élections législatives et locales tunisiennes sont en vue, on apprend en mars 2017 qu’Ennahdha soutient les extrémistes à El-Jem qui ont incendié un magasin de vente d’alcool (ce qui fait évidemment le jeu des marchands illégaux d’alcool) et la naissance d’un Front de salut national allant des marxistes comme Mohamed Kilani aux ultra libéraux tels Slim Riah afin de s’opposer à la coalition où Ennahdh est à côté de Nidaa Tounes. De plus la Tunisie a une large frontière avec la Lybie où, même si l'État islamique est battu, la situation politique est loin d'être stabilisée. 

Illustration absente du livre