Avis de Benjamin : "Pourquoi ouvrir l’école ?"
Ce livre très attendu, par nous, dès juillet a connu une sortie fin août. Dans sa préface, Philippe Meirieu écrit : « Et quelle est la finalité que nous donnons à notre enseignement ? La conformité à des standards académiques acquis à force de docilité… ou la capacité de "penser par soi-même" et de considérer toutes les informations qu’ils reçoivent avec un regard critique et exigeant ? » (page 9).
Pascal Clerc entend depuis longtemps « proposer des espaces pensés pour répondre à des besoins pédagogiques et didactiques diversifiés au service de la réussite de tous » (https://www.cafepedagogique.net/2023/10/02/repenser-les-espaces-a-lecole-evitons-les-approches-reductrices-et-dogmatiques/). Il a sillonné France et s’est même rendu dans des pays étrangers comme le Brésil pour étudier l’architecture des groupes scolaires. Le message est que traditionnellement et récemment du fait de la peur d’attentats, on est généralement dans l’univers de l’école caserne.
Cette disposition des lieux freine toute pédagogie innovante, bien sûr il y a de notables exceptions et des enseignants contournent les caractéristiques des lieux en sortant régulièrement les jeunes de l’école. La classe promenade entre déjà dans les programmes de 1938, portés par le ministre Jean Zay, et descendent directement des Instructions de 1882 sur le but et la méthode de l'enseignement primaire. L’auteur interroge également sur les finalités de l’école.
Les dernières lignes de cet essai reflètent bien le contenu global du discours : « Les résistances aux changements sont celles d’une société qui instrumentalise l’école comme moyen de contrôler les individus. Nous en faisons le lieu de reproduction sociale en dépit des discours permanents sur la lutté contre les inégalités, le lieu de production de futurs adules "conformes" au sein d’une institution normalisatrice qui accepte mal la diversité dans le collectif et l’autonomie de chacun » (page 220).
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