Je voulais une chance de vivre: Récits de mineurs isolés étrangers

La préface est de Jacques Toubon qui fut ministre, parmi les dirigeants du musée national de l’histoire de l’immigration durant une dizaine d’années, défenseur des droits jusqu'en 2020. Claude Roméo est un ancien directeur départemental Enfance-Famille en Seine Saint-Denis alors que Noémie Paté est docteue en sociologie et Jean-François Roger est directeur du pôle étranger pour l’association ASS Habitat et insertion.

Voici le sommaire de l’ouvrage :

Préface
Introduction.
Chapitre 1. Samim (Afghanistan) : « À aucun moment je ne serais parti si j'avais su que je ne les reverrai jamais ».
Chapitre 2. Benjamin (Cameroun) : « Pour moi l'école est une passerelle permettant d'atteindre n'importe quelle rive ».
Chapitre 3. Youssouf (Côte d'Ivoire) : La détermination au prix de l'épuisement.
Chapitre 4. Soulemani (Mali) : « Si la France c'est ça, je vais chercher un autre ailleurs ».
Chapitre 5. Kainat (Afghanistan) : « Nous allons bientôt retrouver notre père en Angleterre ».
Chapitre 6. Golo (Comores) : « Je rêve de devenir électricien, pour revenir dans mon village et installer le courant chez ma mère ».
Chapitre 7. Salem (Maroc) : « Aujourd'hui, je désire être quelqu'un qui tient debout ».
Chapitre 8. Abdoul (Guinée) Les bénévoles ou l'engagement citoyen auprès des mineurs isolés étrangers.
Chapitre 9. Kena (Mali) : « Je suis un esclave, fils d'esclave, petit-fils d'esclave ».
Chapitre 10. Lili (Érythrée) : « J'irai en Angleterre ».
Conclusion.

Lorsqu’un jeune mineur étranger non accompagné est signalé au Conseil départemental, ce dernier se charge de son hébergement pendant cinq jours afin de procéder à l’évaluation de sa minorité et son isolement. Il est alors confié au juge des enfants qui reconnaît spontanément ou pas sa qualité de mineur étranger, des examens complémentaires peuvent être faits. Si le juge considère que la personne relève de ce statut, il est confié là l’Aide sociale à l’enfance.  Sa prise en charge permet  la construction de son projet de vie, facilite son intégration ainsi que sa scolarisation et formation professionnelle.  Il trouve d’abord une place dans une structure d’accueil collectif, il peut ensuite être logé en appartement, et lorsqu’il aura dix-huit ans, il part souvent en foyer de jeunes travailleurs. En 2028, seuls 40% des 42 000 jeunes en demande de protection en France ont été reconnus étrangers mineurs et isolés (page 15). Certains sombrent dans la délinquance en tombant aux mains de réseaux de malfaiteurs.

Cet ouvrage permet d’approcher des personnalités diverses qui racontent leur vie dans leur pays d’origine, les conditions de leur voyage vers l’Europe, leur séjour en France et en particulier comment ils ont pu progressivement s’intégrer. Au milieu de certains discours des encadrés permettent de mettre en exergue des aspects significatifs des étapes de la vie de ces jeunes mineurs étrangers. Ainsi pour le premier témoignage sont abordés, en plus d’une information sur les talibans, les questions des passeurs (en moyenne deux millions et demi de migrants font appel à leurs services tous les ans), le financement du passage, le rôle du téléphone portable, la jungle de Calais, l’obtention du statut de réfugié, le contrat jeune majeur. Avec le quatrième narrateur, on voit aborder les points suivants : comment traverser la Méditerranée, Le rôle des juges pour enfants, La migrerrance (changement de région ou de pays pour l’individu faute de pouvoir trouver une situation d’avenir). Des bénévoles d’association apportent également leur éclairage au milieu de discours d’autres narrateurs.