Le goût des oursins

Dans sa pièce des Fourberies de Scapin,  Molière  reprend  la formule "Mais qu’allait-il faire dans cette galère ?". Cyrano de Bergerac l’avait déjà proposé dans sa pièce du Pédant joué. Molière  l’a introduite dans le cadre d’un mensonge que Scapin dit à Léandre afin que celui-ci paye une prétendue rançon pour délivrer son fils prisonnier d’une galère turque. Ce n’est d’ailleurs pas la seule fois que Molière évoque les Turcs et il le fait longuement, on le sait, dans Le Bourgeois gentilhomme.  

En 1984, une jeune Française se rend en Turquie et de sa sympathie pour la cause des Kurdes, elle passe à de l’amour pour un opposant kurde au régime. Toutefois c’est seule qu’elle rentre en France, enfin pas tout-à-fait seule puisqu’elle porte l’enfant de ses amours. À sa fille Mona elle n’a jamais dit qui était son père, aussi celle-ci devenue majeure depuis quelques années se rend en 2014 en Turquie afin de savoir qui était son père et ce qu’il est devenu. 

Cette fiction permet d’aborder la question kurde par une Bretonne qui est née dans une région ayant toujours affirmé une identité propre au sein de l’hexagone. C’est aussi un regard sur la Turquie des années 1980 qui vivait dans une atmosphère de violences policières qu’on espérait avoir largement disparue jusqu’en juillet 2016. Au passage, les fans de Nino Ferrer apprendront que  Mirza est un prénom turc. Une chanson à découvrir ou à redécouvrir là https://www.youtube.com/watch?v=tv3q1U9xSuU