Avis de Patricia : "Une révolution qui se termine avec la fête de l’eau mais sans tomber à l’eau"
L’ouvrage est sous-titré Récits d’une Arménie en révolution. Il s’agit en fait de présenter, en plusieurs petits textes, le mouvement populaire, appelée "La Révolution de velours", qui secoue l’Arménie d’avril à mai 2018. Le choix de ce qualificatif est là pour expliquer que les changements se firent relativement en douceur, avec très peu de sang versé.
L’auteur appartient à une de ses familles arméniennes qui sont arrivées en France dans les années qui ont suivi le génocide de 1915 perpétré par les Turcs. Il était déjà allé dans la petite république d’Arménie (autrefois partie prenante de l’URSS) au début des années 2000 et cela lui avait permis de se familiariser avec la langue arménienne orientale, quelque peu différente de l’idiome occidental qui fut sa langue maternelle.
Fin avril, l’auteur est dans le pays mais il nous compte d’abord comment auparavant en 2008, 2015 et 2016 des manifestations, soit contre une hausse des prix soit contre la fraude électorale soit contre un échec militaire, ont été durement réprimées. On suit ensuite comment s’enchaînent les évènements tels que les voit le narrateur. Jean-Luc Sahagian signale également l’importance numérique de l’immigration arménienne entre l’indépendance et aujourd’hui (pages 46-47). Durant ces dernières trente années, pour des raisons strictement économiques, nombre d’Arméniens ont rejoint divers pays et en particulier la Russie, la France et les USA.
L’auteur apprécie le changement politique mais note le peu de retombées positives pour les familles les plus nécessiteuses. On a là également une belle approche de l’univers culturel du pays et la ville de Gumri, qui connut deux violents tremblements de terre au cours du XXe siècle, est très largement présente dans ce livre. Le récit se clôt avec l’évocation de la fête de l’eau, appelée Vardavar, célébrée 98 jours après Pâques (donc courant juillet).
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