Avis de jcfvc : "Un songe des nuits de mai 68"
Songe des nuits de mai 68
Un jeune provincial se risque hors du charnier natal et accomplit le traditionnel « pèlerinage en Suède », sorte de rite de passage obligé pour toute une génération de jeunes gens des années soixante qui rêvent de filles faciles et d’amour libre. Une fois son service militaire accompli en Allemagne à sa demande, afin d’approfondir sa découverte d’horizons plus lointains et de mœurs censés être plus évolués que dans sa province, il persiste et signe dans son désir d’air marin et obtient un poste d’assistant de français dans la capitale britannique. Il y passera deux années folles, de 66 à 68, une époque où Londres est un laboratoire d’idées nouvelles, tant sur le plan culturel que dans le domaine sociétal. Mais tel Icare qui voulut braver les lois de la gravité, il tombera sous les flèches d’un cupidon femelle en la personne d’une jeune anglaise de confession israélite de la classe moyenne aisée. Les pesanteurs religieuses et sociologiques viendront-elles à bout de cet amour qui paraît impossible entre un Roméo et une Juliette des sixties ? De la même manière, ce songe soixante-huitard d’un grand soir accouchant d’une société plus libre, plus égalitaire, dans laquelle les Capulets et les Montaigus du monde réel ne pourront plus séparer les gens qui s’aiment, ne demeurera-t-il qu’un mirage qui s’éloigne sans cesse ? Le héros assiste en effet de loin aux derniers soubresauts de la révolte étudiante sans pouvoir rentrer au quartier latin et y faire SA révolution, et son retour programmé au pays pour juillet risque bien de mettre fin à cette parenthèse onirique, semblable à celle de la pièce de Shakespeare, dans laquelle la reine des fées se pâme d’amour pour un âne après avoir été ensorcelée par un philtre magique.
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