Avis de Adam Craponne : "10 à 7: les Marseillais plus forts que les Chicagoans"
La tuerie du Bar du Téléphone est une affaire qui s’est déroulée le 3 octobre 1978 dans un bar des quartiers nord de Marseille et s’est soldée par la mort de dix personnes. La seule rescapée est la femme du patron du bar qui était montée quelques instants auparavant dans son logement.
On parle également de Massacre de la Saint Gérard, ceci par allusion au Massacre de la Saint Valentin à Chicago qui en 1929 fit sept morts parmi la maffia irlandaise et c’est une équipe spéciale utilisée par Al Capone pour les missions à haut risque qui perpètre les assassinats.
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Bien qu’il soit certain que ce n’est pas pour cette affaire du Bar du téléphone que le juge Michel fut tué, ce dernier s’occupait de celle-ci au moment de sa mort en 1981. Jean Claude Beltramo reprend une des hypothèses les plus probables sur les raisons pour lesquelles il y eût ce règlement de compte. Deux des victimes sortaient de prison et l’un d’entre eux aurait pu voir, durant les derniers mois de son emprisonnement, ses intérêts fortement lésés. Afin qu’il ne reprenne en main les fruits d’un business ou pour éviter de le dédommager de la perte des revenus réguliers qu'il en tirait, le concurrent l’aurait exécuté. Il est quasiment certain qu’une seule personne (dans cette hypothèse et vraisemblablement aussi dans les autres) étaient visée mais les tueurs, qui n’appartenaient pas au grand banditisme, et n’en appliquaient pas les règles d’honneur qui à l’époque consistaient à ne pas monter une action où des personnes concernaient allaient de façon sure aussi payer de leur vie.
Jean Claude Beltramo alterne habilement les chapitres de l’époque de la fin des années 1970 avec ceux du début des années 2010. Faute de pouvoir nourrir de façon conséquente les événements liés directement à l’affaire, il semble vouloir montrer que certains personnages ne souhaitent pas que le narrateur ne termine ce roman qui la conte. En fait on découvrira qu’une très belle intrigue autonome du Massacre du téléphone nous avait été offerte. L’auteur Jean-Claude Beltramo est commissaire divisionnaire honoraire, ancien de la PJ de Marseille ; il se met en quelque sorte en scène sous le nom du commissaire retraité Xavier Donatello. Il a écrit d’autres ouvrages dont un autour de la Tuerie d’Auriol.
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