Avis de Benjamin : "Quand j'ai pris mes fonctions de conseillère à l'Elysée, Pompidou m'a donné un tout premier conseil : ne rédigez jamais rien que vous ne voudriez pas retrouver dans Le Canard enchaîné"
Notre titre est emprunté à une phrase de Marie-France Garaud. Cet ouvrage est tiré d’une thèse soutenue en sciences de l’information et de la communication soutenue à Lille en 2014. Le Canard enchaîné a fêté le centenaire de son apparition en 2015. Sa maquette a très peu évolué, il est toujours absent de publicité.
L’auteur s’est penché sur le contenu du journal pour l’année 2010 pour dégager un certain nombre de constantes thématiques et organisationnelles. Mais il existe aussi une certaine complicité entre nombre de lecteurs et leur journal, on connaît des familles où le journal est lu d’une génération sur l’autre. Aussi l’implicite, l’intertexte et l’interdiscours ont-ils dans Le Canard enchaîné une dimension bien particulière.
Des entretiens avec des journalistes et employés de ce quotidien ont permis à l’auteur de confirmer ou infirmer ses hypothèses. Didier Haloy s’interroge aussi sur la culture propre à ce journal d’investigation de la protection des sources d’information , son souci de ne pas être manipulé au profit d’un clan politique (les chiraquiens de 1976 à 1981 furent de grands spécialistes du bashing de Giscard d’Estaing avant la lettre) et sa vigilance face aux tentations de sa prise de contrôle et de surveillance par des pouvoirs politiques ou économiques.
L’auteur pose aussi Le Canard enchaîné par rapport à l’ensemble de la presse satirique nationale qu’il évalue à trois titres ; les deux autres étant Charlie Hebdo et Siné Hebdo (Siné mensuel aujourd’hui). Il compare aussi le contenu satirique de notre journal avec celui des Guignols de l’info et le Bébête-show et se questionne sur l’influence qu’il a pu avoir dans des évènements (comme le suicide de Bérégovoy).
Pour connaisseurs Beaucoup d'illustrations