La Mercedes rouge

Un jeune turc Davut de Trabzon (l’ancienne Trébizonde au passé grec si glorieux) est ébahi chaque année devant ces anciens habitants de  la cité qui rentrent, avec des cadeaux qui lui semblent des trésors, d’Allemagne où la plupart travaillent dans l’industrie automobile.

Voilà que son père a l’occasion de partir travailler à l’étranger, mais il y a une double déception pour le héros, d’abord ce n’est pas en Allemagne et ensuite ce n’est pas pour fabriquer des voitures mais des pneus. 

Plusieurs mois plus tard, notre jeune héros et sa mère partent pour la France rejoindre le père. C’est à partir de la moitié du récit que l’on se retrouve en France. Cet équilibre permet au jeune lecteur de bien comprendre les différences très importantes de mode de vie entre la France et la Turquie d'alors. Certaines désillusions de Davut sont bien pointées.

On est  au début des années 1980 à Chalette-sur-Loing dans le Loiret, près de Montargis. Cette ville, qui double de population entre 1946 et 1990 est aujourd’hui une des rares communes du Loiret en déclin démographique.

En 1851 un Américain Hiram Hutchinson installe là une usine de caoutchouc. Dès l’Entre-deux-guerres, elle fait appel à la main d’œuvre étrangère ; on retiendra que Deng Xiao Ping y fabrique pendant un an des galoches en caoutchouc de février 1922 à mars 1923. C’est le produit d’origine, sont fabriqués ensuite des pneus pour bicyclette puis des pneus pour voiture.

 L’usine recrute aussi juste avant la Seconde Guerre mondiale des réfugiés espagnols, puis après 1945  des Yougoslaves, Portugais, Nord-Africains, Turcs et Africains. Ce récit a été écrit dans le cadre d’une résidence d’auteur en collaboration avec les élèves et enseignants de certaines classes d’une école de Chalette-sur-Loing.