Lever l’encre: voyages et tatouages

Autrefois quasiment réservé au gens du milieu (hommes ou prostituées) et marins, le tatouage s’est largement démocratisé. On fut surpris de voir, dans une exposition L’œilleton inversé, la prison vidée et ses bleus consacrée en 2017 aux étudiants de l’institut de formation des gardiens de prison d’Agen (appelé l’école nationale d'administration pénitentiaire), le nombre impressionnant de gens tatoués dans cette profession.

Comme le tatoueur parisien Bruno Cuzzicoli le déclarait au milieu des années 1970, le tatouage marque un moment de la vie des gens. Ici noous suivons un couple de tatoués à travers leur résidence et voyages. Cela nous conduit en Bretagne, Belgique, Pays-Bas, Japon, Canada, États –Unis et Tahiti.

C’est l’occasion de découvrir divers motifs plus ou moins originaux de tatouage et des anecdotes authentiques (débouchant parfois sur des rencontres inattendues et enrichissantes) liées à la pratique de cet art sur le corps des deux héros de ce récit. Cette histoire est très largement autobiographique.  Le choix d’un minimum de couleurs dans l’ensemble de l’illustration donne un côté vintage à cet ouvrage dont l’action n’est pourtant pas si ancienne puisqu’elle court de 2008 à 2014.

La mention de l’interdiction (qui perdure aujourd’hui) de tatouages obscènes dans la Navy semble plus une tradition qu’un phénomène ponctuel comme le sert le discours tenu page 53. Notons l’existence d’une émission "Just Tattoo of Us" très crash aux USA (non évoquée ici) où il s’agit pour un proche de faire tatouer le corps de la personne avec un motif de son choix que découvre après complète réalisation, avec plus ou moins de bonheur, la personne tatouée. On peut voir des extraits assez surprenants ici https://www.youtube.com/watch?v=Wk-xVYcw5o8 ou https://www.youtube.com/watch?v=kLf-6mo3A7U