Avis de François S.F. : "Entre nostalgie et rêve brisé"
Christian Becquet nous rappelle qu'il y eut une époque plus heureuse, et il est instructif et passionnant de lire ce texte qui porte témoignage d'une expérience réussie de tentative de reconstruction d'un pays au terme d'une guerre civile bien connue et qui dura de 1975 à 1990, voire au-delà.
C'était le pari de Rafic Hariri, qui fut assassiné dans les circonstances que l'on sait, de recoudre un manteau déchiré de partout et de faire fond sur une jeunesse qu'il fallait former et instruire pour qu'elle se spécialisât dans des domaines où elle atteindrait l'excellence.
Après des pages historiques qui nous rappellent la genèse de la création d'un État qui s'est progressivement émancipé de ses "protecteurs-envahisseurs" avant de prendre son destin en main - ce qui permet à l'auteur de rappeler d'où l'on part, viennent les pages où l'on suit des trajectoires individuelles ballottées par cette histoire heurtée mais aussi transcendée par la volonté qui était celle de Rafic Hariri de donner à toute une jeunesse, au Liban même et en diaspora-10 à 12 millions de Libanais vivent en effet à travers le monde- les clés de leur avenir. Et ils apportent aux pays qui les accueillent et leur offrent la chance d'y faire de brillantes études- pour peu qu'ils maîtrisent la langue de Molière ou celle de Shakespeare- un savoir-faire et une maîtrise qui méritent d'être salués. Le cas d'Hassan Hazem, qui se destine à la médecine, peut servir de référence et d'objet d'analyse, comme on pourrait le faire en sociologie, et il s'inscrit bien sûr parmi bien d'autres exemples, divers et tout aussi intéressants à étudier, sans oublier qu'ils suscitent chez le lecteur des réactions qui ne peuvent aller que de l'empathie à la sympathie pure et simple, voire à l'admiration.
C'est l'un des grands mérites du travail de Christian Becquet de nous rappeler non seulement que le pire n'est jamais sûr mais aussi que c'est bien à la jeunesse qu'il faut redonner espoir- car l'on est plus fort avec la volonté de relever collectivement les grands défis de ce monde plutôt qu'en prenant des armes pour se battre au service de causes perdues d'avance.
Très beau travail dont il faut saluer le message qu'il porte et les qualités littéraires qu'y montre son auteur. Le monde de l'édition serait bien inspiré de s'en saisir et de le faire connaître à un large public en le faisant préfacer par un auteur reconnu.
François Sarindar, auteur, entre autres, de : Lawrence d'Arabie. Thomas Edward, cet inconnu (2010) coup de coeur !
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