Avis de Adam Craponne : "L'Arménie aux portes de l'Orient et à la fenêtre de l'Occident"
Alain Vialletet a découvert en routard et à un âge de retraité la république d’Arménie et le Haut-Karabagh qui est un état autoproclamé depuis la chute de l’URSS sous le nom de République d'Artsakh. Cette dernière région était une région autonome de l’Azerbaïdjan jusqu’en 1991, elle est très majoritairement peuplé d’Arméniens chrétiens alors que les Azerbaïdjanais sont musulmans. L’altitude moyenne y est de 1 100 m alors qu’en Arménie on a près de 90% du territoire situé à plus de 1 000 m.
Dans ces deux espaces la différence de température entre le jour et la nuit est considérable. L’auteur nous raconte son périple, les endroits qu’ils visitent et les personnages historiques qui y sont rattachés s’il y en a. Des notes expliquent le sens de mots spécifiques, comme le gavit qui correspond au narthex, vestibule d’une église.
Le style est fluide et on se laisse aisément porter par le récit. Voici quelques exemples :
« Dans la pénombre du gavit, accolé à Sourp Grigor (l’église la plus ancienne), des flammèches s’agitent et s’élancent au cœur d’un espace évanescent, s’unissant peut-être, par-delà le temps, aux notes musicales portées aux nues, au sein du même monastère, par la grâce du poète Taronesti, fondateur d’une école de musique vers la fin du XIIe siècle » (page 39).
« Un autre musée m’attire, c’est celui d’Aksel Bakounts né en 1899 dans cette ville. Poète, ingénieur agronome, puis écrivain, philologue, traducteur, scénariste… » (page 101).
« La cité réaménagée dans les années 1930 doit son organisation à l’architecte Alexandre Tamanian, dont on peut dire qu’il fut l’équivalent arménien du baron Haussmann à Paris » (page 128)
« Deux église (Saints-Apôtres et Sainte-Mère-de-Dieu) subsistent d’un vaste complexe qui fut édifié à partir du IXe siècle, sous l’impulsion de la princesse Maraim, épouse du roi d’Arménie Ashot le Grand » (page 138).
En fin d’ouvrage on trouve des pages documentaires sur l’histoire et la géographie de l’Arménie, on y apprend entre autre que c’est sous le règne du roi Tiridate IV au début du IVe siècle (soit un peu avant l’Empire romain) que l’Arménie devint chrétienne. Toutefois le premier roi chrétien serait celui d’Osrhoène, à savoir Abgar VIII ; on trouve à Édesse déjà un bâtiment appelé "église" dès 200 après Jésus-Christ. De nombreux dessins de l’auteur agrémentent l’ouvrage.
Pour tous publics Quelques illustrations
https://www.francetvinfo.fr/monde/armenie/armenie-la-revolution-de-velours_2729767.html