Avis de Patricia : "Si la connaissance crée parfois des problèmes, ce n’est pas l’ignorance qui permet de les résoudre"
Ce livre permet de voir que la science médicale s’est progressivement élaborée et que chaque époque y a contribué. L’ouvrage est composé de quatre parties et propose globalement vingt étapes de la longue histoire de la médecine. La quête de la connaissance fine de l’anatomie commence au IIIe siècle avant Jésus-Christ par les vivisections de prisonniers à Alexandrie à une époque il est vrai les combats de gladiateurs avaient déjà cours. Le Bruxellois André Vésale, médecin de Charles Quint et fils de l’apothicaire de ce dernier, critique certaines affirmations de Gallien (médecin de référence depuis les Romains) sur l’anatomie ; il tire ses connaissances de l’étude de pendus et de blessés ou morts dans les batailles livrés par les Habsbourg. La découverte de la circulation du sang est due en 1628 à William Harvey. La découverte des processus de digestion se fait grâce à l’Américain William Beaumont. Ce premier volet, sur l’exploration du corps humain, se clôt avec le Français Laënnec à qui on doit l'invention du stéthoscope.
La seconde partie s’intéresse aux microbes, prions et virus ; on y trouve cités les noms d’Ignaz Semmelweis, Gerhard Hansert, Burkitt et Carleton Daniel Gajdusek (ce dernier explique une maladie due à l’anthropophagie des Papous). Le troisième ensemble évoque les innovations thérapeutiques telles que l’anesthésie, l’usage de l’insulinde, la découverte des groupes sanguins et la transfusion sanguine.
Les inoculations de maladie ne datent pas des expériences nazies ou nippones mais sont aussi américaines, pour les années trente, dans le sud des USA et au Guatemala (voir à ce propos https://www.youtube.com/watch?v=wkjxa9luaPQ ). En parallèle pour étudier l’évolution de la syphilis chez des malades qui l’ont contracté par eux-mêmes, on administre des placebos. Dans le dernier chapitre, sur les dérives de la médecine, on a traité également du magnétisme, du docteur mauricien Brown-Séquarel qui pratique l’injection d’extraits de testicule de chien et de cochon d'Inde prétendant pouvoir ainsi prolonger la vie humaine (le Français naturalisé Serge Voronoff adaptera cette idée), d’Alexis Carrel (ami d’ailleurs de Serge Voronoff) apôtre de l’eugénisme et de l’euthanasie des indésirables, d’Edgar Bérillon qui avance une supériorité des Français sur les Allemands du fait de leurs caractéristiques physique et physiologiques et le démontre notamment par une prétendue odeur fétide dégagée par les Germains, des nouveaux-nés souffrant de défauts congénitaux dus au thalidomide, et du scandale du sang contaminé.
Pour connaisseurs Aucune illustration