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La santé mentale en mouvement

La santé mentale en mouvement
Septentrion342 pages
1 critique de lecteur

Avis de Patricia : "En une trentaine d’années quelle évolution pour le traitement de la santé mentale ?"

L’ouvrage est sous-titré Entre nouvel ordre thérapeutique et dispersion des pratiques. Il sera bon de la préciser dans quelques années surtout si paraissent les actes du colloque La santé mentale en mouvement qui se sera tenu à Bourges le 10 octobre 2024 (voir https://www.santementale.fr/evenement/la-sante-mentale-en-mouvement/).

On trouve là une quinzaine de contributions regroupées en quatre volets. Ces derniers se nomment : Rétablir ? Reconfiguration de l’esprit du soin et de l’institution, Le nouveau régime des interventions psychologiques, Des réarticulations entre thérapies médicamenteuses et psychologiques, Le soin de santé mentale à l’épreuve de nouvelles technologies.

Le traitement des patients en psychiatrie avait largement évolué après la Seconde Guerre mondiale, il a connu de profonds autres changements après les années 1990. Des sociologues, anthropologues, enseignants en sciences de l’éducation français (en poste dans les Hauts-de-France, Lyon, ou la région parisienne), mais aussi une Suissesse et un Belge, nous expliqueront tout cela.

Avancées scientifiques et évolutions sociétales ont profondément modifié le paysage psychiatrique européen francophone. Les neurosciences gagnent en influence tandis que les apports des médicaments s’affinent. La santé mentale est approchée chez le patient dans la globalité de sa personne donc en rapport avec sont état physique et son environnement social. Enfin un souci de plus en plus pressant de contenir les dépenses de santé a fait que le nombre de patients pris en ambulatoire est maintenant très élevé, par ailleurs les malades contraints à suivre un soin augmente régulièrement. Tout ceci a des conséquences pour les soignants, les familles des patients et l’organisation des services psychiatriques.  

Dans la deuxième partie, centrée sur le travail des soignants, les enquêtes menées se tournent successivement vers un CHU, un hôpital de jour spécialisé à la prise en charge du trouble borderline (peut-être situé à Lyon), un cabinet libéral et des CMP.           

La troisième partie se tourne vers l’alliance ou le refus de combiner des médicaments et des thérapies. Dans ce cadre est exploré l’usage de la kétamine (un antidépresseur pouvant être détourné pour animer des raves-parties).

Le dernier volet mesure en quoi l’usage (en pleine expansion du fait du covid-19) des nouvelles technologies, modifie la relation entre patient et malade et les connaissances qui peuvent être recueillies sur l’état du malade. On s’interroge sur l’apport et les dangers de la téléconsultation   en psychiatrie. On relève que Céline Borelle analyse au travers des usages de deux dispositifs : l’expérimentation de robots sociaux auprès d’enfants présentant un trouble du sceptre de l’autisme, la thérapie par exposition à la réalité virtuelle pour traiter des troubles anxieux, en libéral ou à l’hôpital » (page 31).  

De la conclusion, on retiendra que les quatre facteurs évolutifs en matière d’évolution du soin en psychiatrie sont : les innovations scientifico-techniques, les idées, les intérêts et l’institué (page 313). Ces dynamiques se sont révélées précieuses pour ces décennies où l’autorité de la psychanalyse s’affaiblissait au profit des thérapies comportementales et cognitives (TCC), voire de l’EMDR (Eye Movement Desensibilisation and Reprocessing). Une certaine remédicalisation a pu aussi s’imposer dans le traitement de la santé mentale. Incertitudes et divergences boostent également la réflexion.

Pour connaisseurs Aucune illustration

Patricia

Note globale :

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