Avis de Patricia : "Pour le passé, la paléogénétique est la science majeure d’avenir du vingt-et-unième siècle"
L’auteur est docteur en paléogénétique et il s’est fait un nom dans ce milieu en menant divers travaux pionniers. Son ouvrage et sous-titré Les tests d’ADN en archéologie.
Dans sa préface, le préhistorien Jean Guilaine écrit :
« En ambitionnant le scénario des migrations, des peuplements, des remplacements, des extinctions, la génétique rencontre inévitablement l’archéologie et l’histoire » (page 9).
« (…) la génétique nous a ouvert des portes encore insoupçonnées il y a peu. Ainsi des 2% du patrimoine génétique des néandertaliens que nous conservons en nous, signe que les populations du Paléolithique moyen s’étaient bien métissées avec nos ancêtres Sapiens, réglant le vieux débat de la préhistoire. Ou l’identification d’une nouvelle espèce – les denovisiens – , totalement ignorée du canal habituel de l’anthropologie des fossiles, authentifiée à partir d’une phalange d’enfant extraite d’une grotte de l’Altaï et dont les trémoins génétiques se retrouvent jusque chez les Mélanésiens d’éujourd’hui…» (page 11).
Ludovic Orlando commence par rappeler que l’information génétique portée par nos vingt-trois paires de chromosomes n’est connue que depuis 2001 ; le génome humain a été déchiffré en effet cette année-là par l’Américain Francis Collins.
Ce sont les poils ou cheveux qui permettent de séquencer le génome et ce fut celui d’Inuk, un esquimau vivant il y a près de 4 000 ans qui eut le premier le séquençage de son génome en 2010 (page 27). Il appartenait à un peuple venu de Sibérie pour se rendre vivre au Groenland.
L’auteur poursuit en évoquant notamment l’expansion de la culture Yamna née au nord de la mer Noire qui connut une forte migration vers 4 000 ans avant Jésus-Christ, le métissage de l’homme de Neandertal, les denovisiens présents il y a 100 000 ans, d’épidémies comme la variole, la peste noire, la tuberculose (en fait un peu présente aux Amériques avant l’arrivée de Christophe Colomb) ou la grippe espagnole, l’évolution du microbiote face à l’hygiénisme et les antibiotiques (pages 121-122 ), la modification du profil génétique au cours du temps long... Des développements concernent également les chevaux, des plantes domestiques (dont la maïs et la vigne), le réchauffement climatique, l’extinction des espèces.
De l’ensemble du discours sur l’humain, il resort que le métissage fut toujours la règle quelque soit l’époque ; ceci donne de surcroît un chapitre autour des discours racistes et un autre sur les migrations.
Pour connaisseurs Aucune illustration
https://www.sciencesetavenir.fr/archeo-paleo/archeologie/retour-sur-sutton-hoo-the-dig-une-des-plus-grandes-decouvertes-archeologiques-du-xxe-siecle_151386