Avis de Patricia : "Il ne faut pas lier un navire à une seule ancre, ni une vie à un seul espoir (Epictète, philosophe grec stoïcien)"
La guerre en Ukraine a largement biaisé le contenu de la campagne présidentielle. Si bien que le droit à l’euthanasie qui devait être un des sujets de cette campagne présidentielle n’a guère fait surface ; il est certain que cette question va réapparaître avec force. Notons que déjà en en avril 2021, 240 députés (soit près de la moitié de cet ensemble) avaient voté pour une proposition de loi, du député rochelais divers gauche Olivier Falorni, qui posait le principe d'une "assistance médicalisée active à mourir". Si son examen n'avait pas abouti, toutefois l'Assemblée nationale s’était saisie sérieusement du sujet. Le président actuel de la République a annoncé qu'il consulterait, s'il était réélu, les Français par le biais d’une convention citoyenne pour trancher le débat sur la fin de vie. Les conclusions de cette convention seraient soumises à l’avis des parlementaires pour modifier les textes actuels.
Marie de Hennezel assure la préface de l’ouvrage, elle avait accompli cette même tâche pour Nos derniers jours: Un temps à vivre de Kathryn Mannix. Marie de Hennezel avait été membre de la première unité française de soins palliatifs créé en 1987 à l’hôpital international de l’université de Paris (devenu aujourd’hui à l’Institut mutualiste Montsouris) et avait rédigé en 2002, pour le Ministère de la Santé, d’un rapport sur la fin de vie. Elle évoque deux films récemment sortis qui évoque la fin de vie d’un personnage du récit ; il s’agit de Tout s’est bien passé et de De son vivant.
Les deux auteurs de ce livre sont des médecins. Le Dr Jean-Marie Gomas a été secrétaire général fondateur du mouvement des soins palliatifs en France (SFAP) en 1989, puis expert relecteur et/ou co-auteur de quasiment tous les textes officiels sur ce sujet de 1990 à 2005. La doctoresse Pascale Favre est titulaire d’un diplôme d’éthique de la santé autour des soins palliatifs et l’acte euthanasique.
Le texte tend à préciser le sens de mots de vocabulaire comme "suicide assisté", "euthanasie" et "sédation". Il s’agit de réfléchir autour des conditions de fin de vie. Il est en particulier question des directives anticipées ; il s’agit d’un document où une personne indique ses souhaits pour ses derniers jours. Ce texte orientera les médecins à prendre des mesures sur les soins à donner, pour sa fin de vie de cette dernière, au cas où si la personne ne peut plus exprimer ses volontés.
Un des objectifs est de corriger un certain nombre de croyances comme celles que la dépénalisation de l’euthanasie n’aurait aucune conséquence sur ceux qui la refusent ou sur les conditions dans lesquelles se déroule une sédation. Des cas de pays qui acceptent l’euthanasie ou le suicide assisté sont exposés en s’attardant sur l’observation de certaines conséquences de ces choix. Il y a une réflexion également autour des raisons qui favorisent une demande de décès de la part du patient. Le rôle de la famille ne se limite pas à celui endossé par la personne de confiance et le patient en fin de vie peut se sentir comme un lourd poids pour son entourage. Cet ouvrage a un contenu très riche et nous avons dû faire un choix dans ce que nous avons pu lire. On apprécie en fin du livre : les références des principaux textes législatifs touchant la fin de vie, le répertoire de sigles et acronymes (type sida dans un autre contexte), ainsi que des orientations biographiques.
coup de coeur !
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