Avis de Patricia : "Ne pas banaliser les souffrances mentales"
Les éditions de L’Atelier permettent au béotien de faire le point sur un certain nombre de sujets qui font souvent l’actualité ; il existe à ce jour une douzaine de thèmes traités dans la collection "En finir avec les idées fausses sur". Dans l’ouvrage En finir avec les idées fausses sur la psychiatrie et la santé mentale, il est donné une vision médicale, sociale et historique. Le lecteur, non averti du contenu d’autres ouvrages de cette collection, peut s’attendre à jouer au vrai ou faux, toutefois ici toutes les affirmations s’avèrent systématiquement erronées. L’intérêt se trouve évidemment dans le commentaire explicatif, d’une surface de deux à trois pages, qui suit la question.
Le discours renvoie à des études dont on donne les références. Ainsi le lecteur pourra aller chercher des explications complémentaires pour les sujets qui l’intéressent. Ce titre convient tant au grand public par son texte vulgarisateur, qu’aux étudiants dans les professions paramédicales qui auront là une synthèse des connaissances sur un point précis et pourront aller plus loin grâce aux lectures suggérées.
On a là soixante-dix questions regroupées en dix parties ; on compte environ vingt contributeurs différents pour l’ensemble et la plupart des réponses ont été écrites à quatre mains voire à six mains. Les auteurs veulent déconstruire les représentations, surtout quand celles-ci sont les plus outrées. Ainsi la question douze revenait sur l'idée que "Les artistes et les génies sont tous fous" alors que la treize réfute la proposition "Les malades mentaux sont des criminels en puissance".
Toutefois des affaires successives notamment en mai 2023 à Reims, en février 2022 à l’hôpital Ambroise Paré de Boulogne-Billancourt, en septembre 2020 à l’hôpital parisien Robert Debré, en janvier 2019 dans la capitale à l’hôpital Saint-Antoine, en décembre 2004 à l’hôpital psychiatrique de Pau, et en 2002 à l’hôpital psychiatrique de Bron ont donné lieu à des agressions très violentes (débouchant parfois sur des décès) de personnels soignants par des individus présentant des troubles psychiatriques.
D’autres interrogations permettent d’aborder des troubles existants mais en distinguant bien le contenu vulgaire de la dimension scientifique qui est la leur. On a ainsi notamment une présentation de la bipolarité, la schizophrénie, du trouble borderline. Certains points résonnent avec l’actualité comme l’irresponsabilité pénale pour cause de trouble mental (Hanouna remettant en cause l'État de droit autour de l'affaire Lola, durant le mois d’octobre 2022).
On démarre avec la question de la perception de la santé mentale dans la société française. La partie suivante traite de la représentation des troubles psychiques par le plus grand nombre de gens et notamment de l’image du fou.
Le troisième volet recense les utilisations dépréciatives de termes psychiatriques pour qualifier des personnes au comportement excentrique afin de donner une juste définition de ce dont on les qualifie à tort. La quatrième partie s’intitule "Banalisation et invisibilisation des troubles", on y évoque en particulier les conséquences de plusieurs addictions. On passe ensuite à un ensemble de questions autour du suicide.
La sixième partie se penche sur les explications plausibles à l’apparition et au maintien de problèmes de santé mentale. Le septième ensemble s’intéresse au travail des psychiatres, psychologues et psychothérapeutes. La huitième partie traite des effets des médicaments psychotropes et des réticences de certains patients à les prendre.
Le neuvième volet démystifie la psychothérapie alors que la dernière partie s’interroge sur le contrôle social produit par la psychiatrie et les conditions de traitement dans les hôpitaux psychiatriques tout en dédiabolisant l’usage des électrochocs. L’ouvrage a été relu par des responsables d’associations de patients ou de membres de la famille de malades, ces dernières sont présentées en fin d’ouvrage.
Pour tous publics Aucune illustration
À Cholet, des adultes en situation de souffrance psychique stabilisée cohabitent avec réussite, depuis dix ans, au sein d’une résidence. https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/cholet-49300/sante-mentale-entre-autonomie-et-entraide-ils-cohabitent-pour-mieux-vivre-leur-maladie-02945c28-5ed7-11ee-b37a-b4d8ed50d4de?utm_source=mailjet_co_newsletter-locale&mgo_eu=d41d8cd98f00b204e9800998ecf8427e&mgo_l=k-L6NMzwRfCQt12E0DkeLg.3.0&utm_content=20231003&utm_campaign=co_cholet_49&utm_medium=email&utm_term=844126&vid=5379038&mediego_euid=5379038